~ Chroniques de Rimoa ~
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 Chapitre I - L' Eveil d'une destinée

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R i m o a
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MessageSujet: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeMar 20 Jan - 22:58

« J’étais fou…. Fou et jeune… la jeunesse apporte la fougue et l’émerveillement sur la moindre chose sortant de l’ordinaire… Et pourtant… comme tous les humains… j’étais fou, incapable de voir par delà le voile de la réalité, une fourmi parmi d’autres fourmis, cloué à cette réalité et à une fatalité qui m’a amené jusqu’ici… ici… dans les abysses…. » un panache de flamme explosa dans les airs et se répercuta à l’infini dans les voûtes vertigineuses de la salle… Le brasero se balança sous le crépitement des braises bleutées qui l’emplissaient…

Les doigts gantés de métal noir et rongé par la rouille passèrent sur la surface de la tête couverte par le heaume à la forme si sinistre et impressionnante… Les ongles de métal acérés se crispèrent sur les aspérités du heaume, passant sur les deux fentes entourées de gravures maléfiques, et aux tréfonds de l’obscurité cosmique du heaume, luisaient, dans les fentes sans fond, les prunelles enflammées d’un feu éternel et ardent, la Haine, absolue et sans aucune impureté… Le Roi était assit, impérial, tout-puissant, centre d’un Univers et pouvant en anéantir un d’un simple soubresaut… pensif… silencieux dans son abîme de solitude, enfermé dans son armure d’acier noir où se mêlait métal et sang des damnés, or de la convoitise et argent faussement brillant, son trône colossal fixé au sommet de l’escalier monumental tout de velours rouge sang tapissé, recouvrant les marches de marbre noir et brillantes… Alors que sa tête casquée et invisible était calée dans une de ses serres métalliques implacables, le coude posé sur son genou…. Une de ses six ailes immenses et ténébreuses comme un manteau de nuit vivant vibra imperceptiblement…

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« Bien des éons ont passé…. Bien des mondes ont disparu… bien des mondes sont nés…. Peu importe le temps, peu importe les épreuves, peu importe les victoires, tout fini par retourner au Chaos… L’Innocence… puis l’Amour… puis l’Espoir…. » fit la voix qui se mit à résonner, divine, soulignant la nature incroyable de l’Etre assis dans la salle incommensurablement grande et pourtant vide de toute vie…

Les flammes bleutées des braseros vibrèrent en chœur quand les ailes noires de l’Etre s’ouvrirent un peu plus et qu’il posait une de ses mains de métal sur l’accoudoir du trône d’airain et d’ivoire pour se lever, ses bottes lourdes faites de morceaux d’acier hideusement articulés se posèrent avec supériorité et tyrannie sur le tapis de velours cramoisi tandis qu’il descendait lentement les marche pour s’avancer dans la salle géante, ses pas faisant vibrer les colonnes dont les sommets se perdaient dans l’obscurité, sa longue et lourde cape impériale trainait au sol, rouge comme le tapis, mouchetée de runes noires et luisantes, comme autant de maléfices millénaires, presque aussi longue que la moitié de la salle, épousant la moindre forme qu’elle recouvrait… une traîne aussi grande que la malveillance de l’Etre qu’elle recouvrait…

« Tous tremblent à ma pensée, tous meurent à ma vue, tous n’osent nommer mon nom… » continua la voix alors que l’Etre quitta la salle, débouchant sur une esplanade de pierre brute et grossière où jaillissaient des geysers de flammes… devant lui la place de pierre débouchait sur des éboulis et ensuite… rien…. Le vide absolu et abyssal, une étendue cosmique sans fin, alors que le palais dont il sortait flottait au milieu de nulle part…

« J’ai accès à tous les Univers de la Création, je peux broyer une dimension de ma simple pensée, et pourtant tout cela ne me procure plus le même plaisir, la même jouissance d’antan…  J’ai anéantit bien des races, j’ai observé  l’Humanité dominer ce que j’avais laissé de Gaïa, je les ai vu s’enivrer de leur propre puissance, oublier les fondements même du Cosmos, oublier ce qu’ils étaient réellement, s’avilirent, suivre les voix toutes faites de facilité que je leur traçais… » les pas de l’Etre le rapprochèrent du vide sans fin alors que sa cape gigantesque s’enroulait et se déroulait dans les airs, dans un grondement et des panaches de flammes des blocs colossaux s’assemblèrent devant lui alors qu’il ne stoppa pas un instant ses pas, s’assemblant jusqu’à former un pont par-dessus l’abîme et à son bout un carré de feu se dessina avant de s’ouvrir dans le néant, vomissant des flammes inouïes et laissant entendre des myriades de hurlements hideux de douleurs, le châtiment des damnés qui échouaient à ses côtés… les flammes surnaturelles vinrent le lécher bientôt et il s’avança sans fléchir ni rien sentir que l’odeur de son monde… disparaissant dans les flammes….

« Je suis « Celui qu’on ne peut nommer », le Gobeur d’Etoile, j’assombrit l’avenir quand mon pied avance, je piétine le passé quand mon pied recule, je suis Un avec la Noirceur… Lucifer, Satan, Khali, Belial, Arhiman, Seth, Yadalbaoth, Typhon, Surtur, Nergal… peu importe le nom que l’on m’octroie n’importe où dans l’Univers, je reste le même…  On me hait, on me craint, on me vénère…. Je n’en ai cure… je n’éprouve plus rien depuis un temps qui est proche de l’Eternité, tout est mort en moi…. Mort… avec Elle… »

Les bottes métalliques et plus lourdes que des montagnes s’arrêtèrent au pied de l’escalier en spiral monumental que l’Etre venait de descendre avec toute la lenteur d’un souverain parcourant son royaume… S’approchant du piédestal au centre de la salle circulaire et uniquement éclairée par la lueur rouge en son centre…

« Si… si seulement j’avais pu… » fit la voix, qui était presque tremblante et pourtant gardait les accents métalliques d’une rage contenu prête à exploser tout réduire à néant… elle devint plus claire quand les mains se posèrent sur le heaume noir et le retirer, le gardant entre ses deux mains contre sa poitrine… les fines flammes sortant des orbites de se visage noyé dans l’Ombre montèrent en ondulant jusqu’au plafond d’obsidienne…

« Te garder auprès de moi… » alors qu’il arriva face à la coupole de cristal trônant au centre du piédestal, observant le cœur saignant et battant toujours depuis qu’il se l’était arraché de son propre poitrail voila une éternité, flottant dans le vide sous sa chape transparente

Sa main gantée de métal comme une armure vide et mouvante se leva face à son visage enfouis sous sa chevelure noire tombant jusqu’au sol

« Il aurait mieux valut que tu me tues quand je te l’ai demandé…. Mon Amour… » la salle autour de lui se mit à tournoyer alors que de nouveaux les souvenirs d’une vie passée et qu’il se force a oublier l’assaillaient de nouveau… les murs noirs s’effaçant pour laisser la place à un horizon ocre et torride, un horizon que jadis il avait appris à chérir, l’horizon de son enfance, l’horizon du commencement d’une existence maintenant à jamais révolue, enterrée, avec son cœur et son amour pour Elle…. Et bientôt il se vit tel qu’il était alors, quittant le sommet de cette dune pour partir vers une destination inconnue…

* * * *

Mon voile de tissus masquait mon visage, protégeant ma bouche du sable soulevé par les vents violent, et pourtant je devais plisser les yeux pour pouvoir distinguer là où me menaient mes pieds nus, imprimant des traces incertaines dans le sable brûlant, refroidissant à peine en cette fin de journée, la fin de la fournaise habituelle qui terrassait les steppes chaque jours...

"Putain de sable..." avais je l'habitude de grogner en plaquant ma main sur le tissus de mon voile, il fallait attendre que la nuit tombe et que la trainée de la Voie Lactée épouse la voûte celeste pour pouvoir se reperer... Ainsi en était il dans le désert, comme tout nomade ayant grandi dans cette région je savais que les étoiles étaient le seul moyen de se guider dans un lieu pareil, où chaque dune ressemble à une autre dune...

"Humph...." il fallait, marcher, marcher encore, ignorer la fatigue... Si je n'atteignais pas la prochaine oasis à temps mon cadavre servirait de repas aux raies des sables... Déja quelques unes de ces saloperies me suivaient lentement depuis quelques lieues, ondulant sous les sables en dessinant de long tunnels à la surface des dunes

* Il faudrait que quelqu'un passe par ici.. c'est toujours plus facile si on est pas seul... * m'étais je dis dans ma tête de jeune homme impresionné par la tempète de sable que je traversais alors... Il y avait bien sur le risque de tomber sur ces pourritures d'hommes-serpents et de se faire trucider... dans les deux cas mes chances de survies étaient minces...

Et il arrive que l'on pense à un bienfait du destin pour qu'il arrive, en effet, des clameurs me montèrent bientot aux oreilles à travers la tourmente et le hurlement du vent... Mais mieux vallait être prudent, aussi me cachais je derrière la crête d'une dune et j'attendiai en observant... Si il s'agissait de nomade ou de caravaniers je les rejoindrai sans hhésitation, si il s'agissait de compagnie moins aimable il me suffirait de les suivre à distance sur et de les laisser me mner à l'oasis, aucun habitant du désert n'était en effet assez fou pour ne pas chercher à s'y refugier avec un foutoir pareil...

*Alors...?* pensais je en plissant les yeux pour distinguer...
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeSam 24 Jan - 1:33

Ils avaient gagnés les Steppes depuis plusieurs jours. Combien exactement, Luela l'ignorait, elle n'avait plus réellement la notion des nuits depuis que les Hommes Lézards avaient brûlé le foyer familial. La seule certitude était qu'elle avait faim, que son ventre creux appelait sans cesse ses réserves et qu'elle se sentait faible. Si faible que marcher devenait la pire des actions, et bientôt, les muscles de ses jambes ne répondraient plus... C'était à la fois mécanique et insurmontable, le sable s'engouffrant entre ses orteils nus et piquaient la plante fragile de ses pieds, brûlée par la température titanesque des dunes.

Elle n'avait jamais vu le désert au paravent, mais était certaine que c'était le paysage le plus abominable qu'elle ait jamais eu à visualisé. Et ces sons, ces sifflements aigus que produisaient le vent et les paroles indistinctes des Hommes Lézard bourdonnait tant à ses oreilles qu'il lui semblait que les remplir de sable serait plus agréable. Elle n'entendait que ceci, que ce son discontinu et irrégulier, qui rythmait ses enjambées lentes et douloureuses, pensantes... Elle trainait les pieds, ripait ses talons contre des faux plats et trébuchait continuellement. Les Reptiles frappaient à chaque chute de la jeune femme, ils avaient sans doute rapidement remarqué que l'arrière des genoux était bien plus douloureux, de même que les coupures sur les paumes... Le sable se chargeait ensuite de la faire souffrir durant des heures entières.

Les grains de ces affreuses dunes infinies venaient s'installer partout, dans les yeux, dans la bouche, dans les plaies affreuses qu'accusaient son corps, jusqu'aux endroits les plus improbables. En plusieurs jours, ils n'avaient fait escales que deux fois. Deux fois elle eut le droit à un bain, disons plutôt qu'elle fut jetée tête en avant dans une minuscule flaque déjà investie par un batracien visqueux. Et la perspective d'avoir à se dévêtir devant les cinq Créatures sifflantes pour frotter sa peau crasseuse l'avait fait changer d'avis : elle se contenta de rester le plus longtemps qu'on lui permit dans l'eau et but une quantité étonnante de cette eau à l'hygiène douteuse.
Ce qui eut l'avantage de combler son estomac un moment.

Mais une heure plus tard, elle avait de nouveau faim... Les Reptiles avaient fait un feu et s'étaient assis autour d'un maigre repas qui semblait leur suffire. De gros scarabées aux couleurs surréalistes frémissaient, embrochés sous les braises, et ses geôliers semblaient impatients d'y goûter. Luela ignorait ce qui était le plus dégoûtant : savoir qu'ils mangeraient ces insectes, ou saliver elle-même devant ce festin dont elle aurait les restes.

Il avait fallu repartir vite le lendemain. Elle ignorait pourquoi, mais tous s'étaient éveillés avant le levé du soleil et s'étaient empressé de la relever, de lui détacher les jambes de ses liens, et ils avaient repris leur route improbable... Et depuis, rien. Aucun escale, aucun repas... Luela ignorait combien de temps ils pouvaient tenir sans manger, mais elle était persuadée que, elle, ne tiendrait pas autant qu'eux. Déjà, elle sentait ses jambes frémir... C'en était trop... Elle divaguait, voyait, au loin, de somptueux mirages l'accueillir.

Sa mère lui faisait de grands signes, et les lèvres brûlée de la jeune femme s'étiraient face à ce spectacle rassurant. Elle lui tendait une tourte, une énorme tourte qui fumait encore, et Luela voulut presser le pas pour s'en approcher.

Pourtant, ses muscles semblèrent ne pas répondre. Malgré les ordres qu'elle envoyait, ses jambes restèrent droites, ses genoux coincés et raides, et en s'élançant en avant pour les faire réagir, elle tomba une nouvelle fois. Cependant, contrairement aux précédentes chutes, elle ne se releva pas immédiatement. Son corps était vide, comme si ses veines ne faisaient plus circuler son sang... Cette sensation étrange la remplit de soulagement : elle ne souffrait plus, ne ressentait plus la chaleur du sable sur ses joues ou les parties de son corps dévoilées par les déchirures de ses vêtements.

Non, plus de douleur, et juste du vide... Luela eut un sourire... Finalement, elle mourrait dans les Steppes... Ce n'était peut être pas une mauvaise idée, après tout...
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeSam 24 Jan - 21:19

Jamais je n’aurais cru que dans ce jour sommes toute ordinaire, décidé que j’étais à quitter cette terre de désolation pour trouver ce qu’on nomme pompeusement la…. Civilisation… Hé ! Bonne plaisanterie sur laquelle je pourrais débattre presque un siècle entier… Jamais je n’aurais cru rencontrer ainsi au milieu de la tourmente la femme qui partagea dix ans de mon existence…

Le sable se faisait plus violent et fouettait mon visage couvert de tissu, je plissais les yeux, tendais les oreilles surtout, pour bientôt reconnaître les cris aigus et le galop reconnaissable entre mille de coureurs de dunes… 5, peut être 6…. Des pas lourds, ils étaient chargés… des montures, aucune surprise, seuls les Ophidiens les montaient…

« J’ai toujours eu du pot…. » avais je du murmurer tandis que les silhouettes rapides des reptiles bipèdes à long cou et à longue queue passaient au pied de la dune, se dandinant comme de gros poulets en poussant de temps à autre des cris de rapace, des hommes-serpents les chevauchaient… De lourds sacs semblaient pendre de leur selle, sans doute le butin d’une quelconque rapine… D’après leur trajet ils venaient droit du nord-ouest… J’avais du mal à distinguer à travers la tempête de sable qui sembla redoubler, m’encourageant à me remettre en marche…

* Ils vont surement droit sur un abri… c’est parti ! * m’étais je dis en dévalant la dune alors que leurs ombres disparaissaient dans la tourmente en direction de l’est… Il y avait un plus et un moins, le plus était que la violence du vent qui couvrait la zone camouflerait à coup sur mon odeur à ces ordures… le moins était que justement ce même vent allait effacer leurs traces si je ne pressais pas le pas pour les suivre… aussi mis je mon bras en travers de mon visage et je commençais à courir autant que ce putain de sable qui m’entravait me le permettait…

*Risquer sa vie pour aller droit au massacre… y’a que moi pour être aussi con…*

* * * *


« Les femmes sont les pires des démons… elles n’écoutent que leurs envies et vous mènent à les accomplir rien que pour leurs yeux comme si il s’agissait d’un due naturel…. » fit la voix puissante et ombrageuse, la silhouette noire et armurée était assise sur les marches de marbre noir et luisant menant au piédestal lumineux… Le heaume démoniaque posé à même les marches entre ses bottes d’airain..

« Et stupides sont les hommes de vouloir soulever des montagnes pour les impressionner ou les secourir… Elles ne valent rien… vous arrachent le cœur pour savourer à pleine dent la victoire qu’elles ne peuvent avoir par la force physique… de redoutables charognes en vérité… Celle-ci en était une belle…. Faible, sans défense, incapable de survivre seule dans un univers qui la dépassait…. Que pouvais je faire…. ? Succomber bien sur… Oh comme je la méprise maintenant…. Mmmmm…. Où en étais je…. ? »

* * * *


Je finis par parvenir à un erg isolé et dans une dépression entourée d’escarpements rocheux, mettant plus ou moins à couvert l’intérieure de la zone, je pouvais d’ors et déjà voir leur feu de camp, descendant le plus furtivement possible dans une rigole rocheuse creusée par l’érosion, je finis par atteindre le fond, rampant comme un serpent… Aaaah les souvenirs d’enfance, j’adorais faire cela, approcher les hommes-serpents dans leurs retraites pour les observer, cela m’avait souvent couter de bonnes angoisses et être passé souvent prés du trépas…. Une vague odeur de lézard grillé et de scarabée à la broche vint me titiller les narines, faisant involontairement gronder mon estomac affamé…

* ‘tain… ! Fumiers, cette dalle que j’ai…. * Ils étaient assis en cercle autour du feu, des silhouettes massives, mangeant et fumant en discutant, je n’arrivait pas à les entendre d’ici…

*Hummm… c’est quoi…* m’étais je dis en plissant les yeux pour scruter une chose de l’autre coté du campement, une silhouette recroquevillée dans des haillons, des cheveux sombres et longs… une femme…

*Prisonnière…* pensais je en m’éloignant, rampant pour commencer à faire le tour du campement à une distance de sécurité, puis je m’approchais de nouveau un peu prés de la captive, elle ne pouvait me voir de là où j’étais, elle semblait relativement jeune, proche de mon âge sans doute… Cela n’avait à vrai dire aucune importance, je me contrefoutais de qui elle était et d’où elle venait, ce qui m’intéressait c’était les sacs de peau gorgés d’eau et les sacs de vivre posés prés des lances plantées dans le sol….

*Désolé ma belle….* pensais je sans aucun remord, je me targuais à l’époque de n’avoir aucune pitié, cachant un cœur de jeune homme sous une fragile carapace de dureté due à la vie sauvage, néanmoins ma maudite mère avait réussit à m’inculquer une rigidité et une indifférence face à la faiblesse et la détresse qui avait quelque chose d’inhumain, pour cela Yshtaro était un modèle…

Je commençais à ramper vers l’emplacement des sacs, les frôlant presque du bout des doigts…

« Elle mourra avant qu’on arrive…. Tiendra jamais le coup… »

* Hummm… ?* j’avais relevais les yeux, maintenant assez proche d’eux pour pouvoir les entendre, je pouvais arriver à traduire la plupart des grognements et sifflements hideux qu’ils émettaient pour discuter entre eux…

« On fait trop de pause pour qu’elle boive, elle nous ralentit… On aurait du prendre le mâle et pas cet insecte…. » fit l’un d’eux, je fermais les yeux pour mieux les écouter, la regardant parfois là bas, les yeux éteints et les lèvres craquelées…

« Ta gueule ! Le chef a dit « ramener des prisonniers », alors on en ramène !! » fit celui qui semblait être le chef du groupe, ce n’était donc qu’un simple détachement rejoignant un groupe plus grand comme je le pensais…

« Ouais on aura pas l’air con à ramener un cadavre… tuons la maintenant… ! » fit un autre alors que j’étais en train de mordre mes lèvres pour tirer délicatement sur le sol de gravier une outre d’eau fraiche, j’avais néanmoins jeté un regard presque compatissant à la fille là bas…

*Pas de chance pour toi on dirait* avais je dis comme le parfait petit bâtard que j’étais…

« Ouais, on fini de bouffer et on la bute… le chef nous attend depuis trop longtemps ! » avait fini par conclure le chef du groupe alors que je rampais en tenant les lanières de cuir entre les dents et les sacs et outres sur mon dos… cinq minute plus tard j’étais sur une crête rocheuse prés à partir, je voyais encore leurs silhouettes maintenant toutes petites et le feu de camp … me retournant en harnachant un peu mieux mon précieux butin… Il n’y avait rien de mieux que de voler des voleurs, c’était jouissif… Etrangement je m’étais retourné en fixant la silhouette lointaine de la fille tout en bas… Inutile de tarder, ils allaient sans doute bientôt voir que j’étais passé… Je me retournais, mais pourquoi diable me tournais je à nouveau pour la regarder…

« Pfff… crève donc… » murmurais je dans un sursaut de froideur… je commençais à descendre en direction des dunes et du désert qui m’attendait pour repartir…. Et le croirez vous ou non… dans les 10 minutes qui suivirent je rampais de nouveau au fond de cette foutue cuvette rocheuse en m’approchant de l’endroit où la fille était…

* Mais qu’est ce que je suis en train de foutre* pensais je à juste raison, quelle folie me prenait donc… ? Je rampais dans un petit boyau rocheux me menant tout droit à un mètre de son dos, sortant à moitié la tête de l’ouverture je me hasardais à ouvrir la bouche…

« Pssst !! Hey… » soufflais je à voix basse, aussitôt j’ouvrais grand mes yeux, furieux et me retenant pour ne pas hurler

« Te r'tourne pas bordel ! » fis je en serrant les dents, je respirais lentement en temporisant, regardant vers eux pour voir si personne ne m’avait entendu…

« Bon, essaies de te rapprocher le plus discrètement, recule vers moi que je puisse te détacher… lentement… » murmurais je en espérant qu’elle comprenne qu’il fallait se hâter… Une fois ses liens tranchés je n’avais plus qu’une envie : foutre le camp et mettre des lieues et des lieues entre cet endroit et moi…

« Bon… maintenant tu bouge pas… je vais faire diversion, dès qu’ils sont suffisamment loin tu te barres le plus possible… bonne chance…. » aussitôt je rampais en arrière, disparaissant dans le boyau…

Trois bonnes minutes passèrent quand soudain plusieurs gros cailloux tombèrent prés du feu et touchèrent même certains des monstres humanoïdes, ma voix railleuse résonnait dans les airs en se mêlant aux hurlements du vent extérieur…

« Hey !! Bande de gros tas de merde !! Rimoa le prince de l’épée va vous botter vos grosses queues de lézards !! Approchez !! » aussitôt les hommes-serpents se levèrent en même temps et partirent rapidement en contournant le petit piton rocheux…

J’étais prés à me sauver, espérant que la fille aurait suffisamment de jugeote pour courir en direction opposée, j’avais fais ce que mon foutu instinct de chevalier servant m’avait dicté de faire sur le moment, à elle de se débrouiller ! Je commençais à faire le tour de la dépression rocheuse alors qu’on était sur mes traces, tentant de la rejoindre en convergeant vers la direction qu’elle prenait….
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeLun 26 Jan - 0:33

Luela s'était retrouvée en quelques secondes libérée de ses liens, libérée des regards inquisiteurs des Hommes Lézards, Libérée de ses prisonniers... Sans réellement avoir eu le choix du déroulement de cette évasion, la jeune femme avait dû courir, courir vite, ou du moins, le plus vite qu'elle avait pu, et totalement au hasard. Car elle n'avait jamais eu l'idée d'observer le paysage qui l'entourait durant leurs marches éreintantes, car elle estimait qu'une dune était égale à toutes les autres, et alors qu'elle était désormais contrainte de s'enfuir vite et loin, Luela se retrouvait dans une situation bien délicate.

Ses jambes peinaient à la soulever, et elle les forçait à se mouvoir avec vélocité, dans une course qui aurait fait sourire n'importe quelle amazone. Elle n'allait pas bien vite, les rocs puis le sable gênaient bien trop sa progression, la faim et la soif rendaient ses muscles faibles... Aussi, fut-elle extrêmement heureuse de voir courir vers elle celui qui avait été son sauveur. Les grondements des Hommes Serpents se faisaient entendre, ils n'étaient pas vraiment ravis d'avoir été volés, et qu'on ait pu leur chiper l'esclave qu'ils avaient réussi à garder en vie aussi longtemps.

Luela fut tant soulagée de voir la venue du jeune homme qui avait brisé ses liens, qu'elle se mit à décélérer, comme si rien ne les suivait. Sur son visage marqué par la douleur des exils et brûlé par le soleil, elle avait peint un sourire plutôt niais, enthousiaste même. Mais lorsqu'elle constata que son chevalier servant passait à un mètre d'elle, grognait qu'elle ne court plus autant, et agripper sa main pour l'entraîner dans sa course, la jeune femme sentit son corps bousculé, emporté vers l'avant, et le sable soulevé par Rimoa lui piqua les yeux.

" Moins vite ! Moins vite ! "

Hurla-t-elle, haletante, mais vraisemblablement, l'autre n'était pas décidé à l'écouter. Il allait lui décrocher le bras, s'il continuait à cette vitesse, et Luela regrettait presque sa captivité en sentant ses tendons s'étirer.

Elle ne saurait dire combien de temps ils avaient dû s'enfuir ainsi, mais il semblait qu'au bout d'un long moment de course, un échappatoire arriva comme une surprise qui finalement se révélait mauvaise. Un épais nuage s'annonçait, loin d'être cotonneux, au contraire : c'était du sable. Une énorme tempête se dessinait face à eux, et s'ils ne trouvaient pas un abri immédiatement, ils étaient foutus. Luela paniqua, tira sur son bras pour que Rimoa la lâche, mais il n'était pas encore question de la laisser les retarder... En signe de mécontentement, la jeune femme essaya quelques mots, mais le vent violent qui désormais les fouettait emportait ses paroles sans qu'elles ne parviennent aux oreilles de son sauveur.

" Hé !! Faisons demi-tour ! On va droit sur la tempête ! "

Mais Rimoa n'entendait rien. L'Esclave chercha de nouveau à se libérer de l'emprise du jeune homme mais c'était inutile : il avait déjà changé de direction, la tirant sur la droite, et Luela sentit de la pierre sèche et râpeuse sous ses pieds, au lieu du sable instable. Ils avaient gagné un autre massif rocheux, de taille plus importante que celui où les Hommes Lézards avaient fait escale. Derrière eux, plus aucun signe de poursuivants. Sans doute avaient-ils eux aussi été surpris par la tempête, et contraints à se réfugier avant eux, autre part...

Luela décida donc qu'il n'était plus utile de courir aussi vite, d'autant plus que depuis des lieux, elle laissait ses jambes agir sans pouvoir plus les commander, à l'instinct. Elle tira de nouveau pour récupérer son bras, sans aucun effet, et tourna le poignet, assez pour enfoncer ses ongles dans la peau du jeune homme. Oh, elle n'avait pas assez de force pour le blesser ou ouvrir sa peau, juste assez pour le piquer et le faire réagir, pour qu'il tourne la tête vers elle.

" Arrêtons-nous un peu ! " Protesta-t-elle enfin.
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeMer 28 Jan - 13:55

Il est difficilement possible d’être dans l’état de colère dans lequel j’étais alors que nous avancions dans la tourmente, alors que j’avançais serait un terme plus exact car loin d’être un poids, elle était une véritable purge, je la tractais littéralement, j’avançais d’un pas, elle tirait en arrière, je me stoppais, elle percutait mon dos… J’entrecoupais ma marche par quelques « la ferme » ou quelques « tu vas la fermer ?!? »

*Quelle galère, mais quelle idée j’ai eu…. J’aurais pu me barrer tranquille mais il a fallu que je libère cette cruche…* me répétais je intérieurement à chaque secondes… Au sommet d’une dune d’où le vent arrachait des kilos et des kilos de sable à la seconde, je pouvais voir que la tempête redoublait de violence au devant, en fait, nous nous dirigions en plein dans son cœur… J’étais chargé par les sacs et les outres et cette fille m’entravait…

« Boucle la…. » fis je simplement sèchement sans la regarder, plissant les yeux pour scruter l’épais nuage de sable avançant vers nous, je la tenais toujours par le bras pour regarder autour de nous… peut être se croyait elle à l’abri et débarrassée de nos poursuivants ? Elle se trompait lourdement, ces fumiers nous pistaient toujours, mais un œil inexpérimenté et non habitué à la vie dans le désert ne pouvait déceler ce détail évident… Il ne m’aurait posé aucun problème de l’abandonner à son sort pour m’en sortir, mais j’encourais le risque qu’elle se fasse prendre et révèle ensuite sous les coups la direction que j’avais pris… un risque inutile… je ne la connaissais pas et n’avais aucune confiance en elle…

*Je devrais peut être la tuer…* l’idée m’avais effleurer l’esprit… elle ne gigoterait plus, ne parlerait plus, et ne me trahirait pas… je m’étais tourné pour la regarder… ses joues satinées et couvertes de terre sèche, ses cheveux sales, noirs et soufflés par le vent violent lui donnait un aspect sauvage… elle était belle, sans aucun doute…

*Enyo….* avais je pensé… c’était dans ces moments où le désir d’une femme vous prend qu’on pense à celle qui vous obsède, celle qu’on aime plus que tout…

« Calme toi… » avais je dis d’un ton éteint, je n’avais plus envie de la regarder… Sans que je n’y fasse attention, nous avions atteint un nouveau reg, la fille sans nom semblait plutôt trouver ce lieu miraculeux, cela me fut confirmer quand elle me planta ses sales ongles dans la peau…

« Hnnn !! Hey !! » elle m’avait fait mal cette carne, j’avais lever la main pour la frapper de rage mais je me contentais de grogner en la rabaissant pour poser mon autre main dessus, frottant avec douleur…

« C’est comme ça que tu me remercie, pauvre conne !?! » avais je lancé en serrant les dents, il devenait de plus en plus probable que j’allais l’étrangler avant même que les hommes-serpents ne nous trouvent… aussitôt je lui attrapais de nouveau le bras pour la tirer et nous éloigner dans la tourmente…

« Non ! Surtout pas ici !! » Avais je crié à travers le vent en avançant avec difficulté… Tout comme n’importe qui ne connaissant pas le désert elle avait du juger que ce lieu était idéal pour se protéger et se cacher, bien au contraire… les hommes-serpents savaient par expérience que c’est exactement ce type d’endroit où ceux qu’ils traquent se réfugient, ils viendraient donc directement ici en premier lieu, mieux valait partir au plus vite… Voila qu’elle tirait encore sur ma main, je me retournais avec rage pour lui attraper les cheveux et lui faire venir l’oreille au niveau de ma bouche…

« JE – VEUX – QUE – TU – AVANCE !! » C’est clair !!?! » fis je en la secouant, je lui tint le cou en la faisant tourner vers moi

« Calme toi, d’accord ? Calme toi… ça ira… » avais je dis en soupirant pour me calmer, mais il était dur de faire comprendre la chose alors que moi-même je ne l’étais pas, mon excès de bonté d’âme allait sans doute me couter cher cette fois…
Avancer encore nous conduisait droit à la mort et c’est dans ce genre d’instant que les réflexes élémentaires de survie reviennent…

« Aide moi ! » avais je ordonné en me mettant à genou, commençant à soulever le sable de mes deux mains, creusant le plus vite possible en rejetant tout derrière moi…

« Creuse jusqu’à ce que le sable soit plus frais ! » la couche plus fraîche sous la surface des dunes indiquait la limite entre la couche superficielle et la couche interne, si nous nous enterrions tout deux à cette endroit la tempête passerait sur nous sans nous atteindre…
Bientôt la couche interne plus sombre passa entre nos doigts salis qui creusaient sans discontinuer et je la prenais par un bras pour l’allonger au fond du trou, il fallait une réserve d’air à maintenir entre nous deux, je n’avais en effet aucune idée de combien de temps allait durer la tempête de sable… Je terminais en nous recouvrant de sable tout en maintenant ma cape sur nous deux, bientôt l’obscurité vint et j’étais allongé sur elle, supportant 1m20 de sable sur mon dos, seuls nos deux souffles et les vibrations de nos cœurs respectifs étaient perceptible dans ce silence alors que le hurlement incessant du vent extérieur ne s’entendait plus… Hummm, quand j’y repense… un maigre réconfort pour autant de problèmes, mais un plaisir quand même, je sentais sa poitrine contre la mienne et ses fines jambes à moitié lovées autour des miennes… elle ne put le voir mais j’avais à cet instant un sourire particulièrement ravi…

« Comment tu t’appelle… ? » avis je chuchoté dans le noir alors que je sentais que son visage n’était qu’à quelques centimètres…

« Désolé mais mes cervicales ne tiendront pas…. » fis je en calant mon front contre le sien, je ne pouvais pas rester éternellement à supporter ce poids sur ma tête, je pouvais sentir son nez frôler le mien…

« Moi c’est Rimoaazelki… je… enfin… désolé de m’être mis en colère tout à l’heure… »

* * * *


Dans un bruissement et une petite avalanche de sable ma cape avait été rejetée en arrière pour nous laisser respirer l’air libre, je clignait des yeux en les frottant, il faisait maintenant nuit noir et l’air vous aurez geler la moelle des os, tendant un bras à la fille je l’aidais à se relever, l’air, bien que froid, était calme et débarrassé de tout vent si ce n’est à peine une fine brise fraîche…

« Et merde…. » fis je en posant mes mains aux ongles noircis sur mes genoux, me courbant en soupirant… Les hommes-serpents, torche aux mains, nous entouraient en cercle, ayant tranquillement attendu qu’on sorte de notre cachette une fois la tempête finie…

*C’est même pas la peine de lutter… j’ai plus de force * avais je senti en mon fort intérieur… peut être y avait il un moyen de s’en sortir sans trop de casse… Enlevant les lanières de cuir des sacoches de mes épaules je les tendais pour les laisser tomber au sol devant moi, puis je posais une main dans le dos de la fille pour la pousser en avant sèchement en direction d’eux…

« D’accord d’accord ! J’vous rends tout ! L’eau, la bouffe, l’or et la fille ! Et on se quitte bons amis, d’accord ? » fis je avec un sourire fatigué

* * * *


« Qu’est ce que je fous là…. » murmurais je assis prés d’un nouveau campement, le feu brillait et les autres reptiles se répartissaient de nouveau leur butin récupéré… la fille était là, ligotée à côté de moi… Je lui jetais un regard hargneux avant de refermer les yeux et murmurer pour la 30ème fois, secouant négativement la tête consterné par ma propre bétise

« Mais qu’est ce que je fous là…. »
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeMer 28 Jan - 23:04

« Je m'appelle Luela. » Avait-elle soufflé lorsque, enfouis sous une riche épaisseur de sable, Rimoa lui avait enfin demandé son nom. Il fallait cependant avoué qu'ils n'avaient encore pas eu l'occasion d'entrer dans des détails tels que ceux-là, depuis leur fuite du campement des Hommes Lézards.
Si Luela avait réussi à reprendre conscience de ce qui était en train de se passer, lorsque l'inconnu l'avait agrippée au passage, pour l'emporter de force vers le coeur de la tempête de sable, elle avait à avouer n'avoir pas toujours été si lucide.

Il n'avait cessé de lui ordonner de se taire, l'avait tirée à son gré, et lorsqu'enfin elle avait réussi à le faire ralentir, les jurons avaient de nouveau fusé. Le remercier de l'avoir sauvée ? Luela avait été interloquée par les gestes violents et cette phrase avait réussi à lui couper le sifflet. Elle était restée muette, bouche ouverte et gorge sèche, en clignant les yeux comme une enfant à qui l'ont vient de faire une réprimande. La tête lui avait tournée lorsque, prit d'un excès de colère, l'homme avait empoigné ses cheveux pour tirer son visage contre le sien. La brutalité des mots, des insultes régulières, et les gestes de celui qu'elle avait pris pour un Sauveur, l'avaient révélé comme se transformant en un mal peut être pire que la plaie de ses Agresseurs reptiliens.

Impossible de contester quoi que ce soit, désormais : Luela était effrayée par le caractère instable de Rimoa, et elle le craignait désormais : s'il n'avait eu aucun doute lorsqu'il avait saisi sa chevelure brune au risque de lui casser le cou sous le brusque mouvement qu'il avait effectué, rien n'indiquait qu'il serait disposé à la garder en vie si elle persévérait à vouloir s'arrêter. Le comble survint lorsqu'il lui conseilla de se calmer, mais il fallait avouer que Luela semblait affolée, désormais qu'elle prenait son sauveur pour un nouveau tortionnaire. Allait-il la garder prisonnière, à l'instar des Hommes Serpents, pour une raison qu'elle ignorait encore ? La vendre à un marchand d'Esclaves, demander une Rançon ? Qui voudrait d'une femme si faible, ou payer pour si peu ?

Elle frissonnait déjà, lorsque, salvateurs, les mots de Rimoa prononcés avec moins de sécheresse, la rassurèrent. Mais le calme ne semblait pas être de mise, car immédiatement, l'homme lui ordonna de l'aider... Elle comprit avec un regard paniqué qu'il était devenu fou : vouloir se terrer dans le sable pour survivre à la tempête ?! Suffoquer sous plusieurs mètres de dunes ou périr sous les vents et la force du sable ? Mais il semblait tant y tenir, et, par un espoir fou, cela pouvant marcher, Luela mit les dernières forces qu'il lui restait afin de creuser cette tranchée improbable.

Les ténèbres les entourèrent lorsqu'ils se furent murés dans le sable frais... Comme une bouffée d'air alors que tout semblait indiquer qu'ils venaient de creuser leur tombeau, la sensation de fraicheur de l'endroit, le calme bien trop pesant, et la situation intime dans laquelle étaient plongés les deux jeune gens firent naître en elle un sentiment plaisant. Une sorte d'insouciance agréable, comme une parenthèse tendue dans un univers trop sec et trop rude. Une sorte de rêve...

Si elle ne savait voir le sourire de Rimoa face au rapprochement presque érotique de leurs corps, Luela avait elle aussi affiché un petit sourire, tirant des lèvres déjà trop sèches et craquelées, dont la douleur ne se fit cependant pas ressentir dans l'immédiat. Il était évident que son âge ne lui avait pas encore apporté les joies des situations telle que celle-là, et que cette nouveauté, ainsi découverte, se faisait palpitante. Elle aurait eu beaucoup de mal à définir très exactement ce qu'elle pouvait ressentir, mais cette sensation piquait ses sens.

Aussi avait-elle prononcé cette phrase, « Je m'appelle Luela », avec une voie presque soufflée, comme un murmure, que leur proximité rendait audible. Son timbre était rauque, mais la soif et la rudesse de sa captivité pouvaient largement être les seules fautives. Le font de Rimoa, contre le siens, approcha leurs deux visages, et il ne vit pas qu'elle fermait les yeux... Peut être eut-il simplement sentit la caresse de ses cils, ou l'accélération de sa respiration...

L'Esclave ne sut rien répondre aux paroles du dénommé Rimoaazelki, et durant tout le temps que dura leur attente, semblant à la fois interminable et éphémère, Luela resta muette. Elle se trouvait à vrai dire, troublée par cette circonstance affolante, et n'osa dire un mot. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, ils venaient d'engouffrer dans leurs poumons tout l'oxygène possible. La nuit était noire et fraiche, mais elle était rassurée de retrouver une atmosphère plus familière que cet terrier provoquant. Mais retrouver la vue lui permit également de constater comme cet effort avait été vain : les Hommes Lézards n'avaient eu qu'à patienter qu'ils daignent sortir de leur tanière, pour les cueillir comme des fruits.

Instinctivement, elle s'était accrochée au bras de Rimoa, avec la force toute relative à sa constitution, et s'était positionnée en arrière... Espérant peut être qu'il la défende... Naïvement. Ses yeux s'agrandirent comme des billes lorsqu'elle comprit enfin le sens des mots qu'il avait alors prononcé : il... la remettait entre les mains de ces affreuses bêtes, sans scrupule, pour sauver sa peau. Et la candide Luela ressentit un immense mal, une déception sans nom, et une terreur titanesque d'être de nouveau l'esclave des Hommes Serpents.

Il allait s'en tirer ainsi... Et désormais, ligotée comme jamais ils ne l'avaient saucissonnée, Luela ne cherchait même plus à se débattre. Dans cette langue qu'elle ne comprenait pas, elle les entendait siffler les mots sinueux et regrettait alors de ne pas avoir courut, sans se retourner, dans une autre direction que celle de Rimoa. Il devait certainement avoir rejoint sa maison, sa chaumière ou sa tente, autour d'un feu, alors qu'elle était frigorifiée. Il devait se régaler de ragout d'on ne sait qu'elle bestiole des sables, en se disant qu'il avait eu de la chance de réussir à s'en tirer ainsi, en échangeant sa liberté contre la sienne...

Le sommeil la gagnait... Malgré la peur que produisait les soins futurs des Hommes Lézards, Luela chercha à gagner une position plus agréable pour dormir. Le sol était dur, et le rocher contre lequel ils l'avaient adossé l'était tout autant. Elle se tortilla du mieux qu'elle put pour réussir à se retourner, et c'est alors qu'elle le vit.

Elle battit des paupières plusieurs fois avant de réaliser que ce qu'elle voyait était vrai : Rimoa était revenu, il semblait d'ailleurs lui adresser toutes les malédictions du Monde d'un seul regard. L'Esclave frissonna devant ses yeux si noirs, si haineux... La joue contre le sol rocheux, elle levait des sourcils interrogateurs : que faisait-il là ? Alors que les Créatures Écailleuses commençaient à se disputer, ayant sans doute un peu trop abusé de la liqueur de cactus que contenait plusieurs outres, Luela s'aventura à ouvrir la bouche :

« Peut être que si on attend encore, ils vont s'entretuer... » Murmura-t-elle naïvement. « Pourquoi tu es là, d'ailleurs ?! » Se reprit-elle en fronçant les sourcils. « Tu veux me vendre plus cher qu'eux, c'est ça ?! » Grogna-t-elle entre ses dents, mais la colère, sur cette adolescente à peine femme, paraissait illusoire.
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeSam 31 Jan - 1:43

Je suis le chef. Je suis celui qui décide, celui qui décrète. Je traque, je tue, je pille.
Je suis le chasseur que tu ne vois pas, celui qui te piste furtivement, celui qui peut apparaître dans ton dos à tout moment. Celui qui, de la pénombre, surgit pour te broyer les os.
Je suis au sommet de la chaîne alimentaire. De là-haut, la vue est si belle. Tout sur mon passage est impitoyablement dévasté.
Je suis l’être qui domine, l’être qui te déchiquette d’un claquement de mâchoire. Si je te désigne pour cible, tu seras mon repas. Peut-être pas maintenant. Peut-être pas ce soir, ni demain. Mais tu le seras un jour. C’est inévitable.
Je suis un Homme-Lézard.
Je suis un Homme-Serpent.
Je suis Arbonacast.


Une escouade manquait à l’appel. Commandée par un de ses petits-fils. Ce n’était pas normal. Il l’avait pourtant prévenu moult fois que de tels schémas offensifs requièrent une ponctualité sans faille. Le plan, toujours le même depuis plusieurs années, consistaient à lancer de multiples assauts simultanés sur les fermes en frontière ainsi que les caravanes de Kleinkastel et ce, sans traîner. Par après, les Hommes-Serpents se rassemblaient en un lieu limitrophe et se retiraient en Royaume de Cerner – bien que cela comporte certains risques – le temps que les humains se calment.
L’attente. Un moment dont chacun se passerait bien. Certains la combattent avec haine, d’autres l’apprivoisent avec grâce et flegme. Le Chef aimait à fumer quelques plantes importées de la Jungle Australe en s’adonnant à quelconque discussion avec ses congénères lors de ces moments. Mais s’il existe une attente qui l’exècre, c’est celle qui risque de compromettre ses plans. Celle-là en faisait partie.
Néanmoins, au vu de l’effroyable tempête qui s’abattait sur toute une portion du désert, Arbonacast était enclin au pardon. Pas évident de voyager par tel chaos. Les Hommes-Lézards ont la résistance pour faire face à ses désastres climatiques, mais ils finiraient par s’écrouler d’épuisement. Son petit-fils et sa troupe attendaient sûrement qu’elle passe pour revenir au camp.
Quoiqu’il en soit, petit-fils présent ou pas, la tribu se retirerait en pays de Cerner ce soir-même. Les humains essayaient, depuis quelques temps, de prendre les devants en envoyant des patrouilles aux frontières. Mêmes restreintes, il valait mieux éviter ces hommes. La nuit se trouvait donc être le moment le plus propice à la furtivité. S’aidant de leur agilité surhumaines, ils se glisseraient dans l’obscurité et, au maximum, les soldats de Kleinkastel ne verraient que les ombres des sauriens finement tracées par la clarté lunaire.

La tempête finit par se taire en fin d’après-midi et, un peu plus d’une heure plus tard, l’escouade manquante arriva au camp avec deux prisonniers, dont une jeune fille malingre et chétive. Le renégat s’approcha, la balaya du regard, des pieds à la tête, et se demanda comment un être si fragile arrivait à se trouver une place en ce monde. La société humaine ne comportait décidément pas beaucoup de ressemblances à celle des reptiles où prime la loi de la puissance. A ce qu’il en savait, de ce désert et des ses alentours, Arbon pouvait dire, sans mentir, que l’être le plus puissant foulant ces terres, c’est lui. Il s’imposa donc comme maître des lieux il y a une cinquantaine d’années de cela, déjà. Oh, bien sûr, certains contestèrent cette auto-proclamation. Plus un seul de ceux-là ne vivaient encore. Du moins, pas dans la région.
Arbonacast tourna ensuite la tête vers la monture d’un de ses subordonnés où était installé, en croupe, allongé et ligoté, un jeune mâle qu’il reconnut dès l’instant où il posa son regard sur lui.
Rimoa.
L’Homme-Lézard s’approcha et, de toute sa hauteur, toisa le petit homme qui devait posséder quelques notions de contorsionniste s’il voulait regarder son interlocuteur dans les yeux.

- Que fais-tu encore dans mes pattes, gamin ?

Cette question, posée à titre personnel, tenait plus de la surprise que de la véritable interrogation et n’attendait donc pas de réponse. Rimoa, un bâtard mi-amazone qui traîne dans les Steppes depuis un moment déjà. Lui et Arbon eurent l’occasion de se croiser à plusieurs reprises. Ce dernier avait donc pu jauger le garçon. Et il s’étonna d’entendre son petit-fils narrer, à coups secs de mâchoire et à avec des sifflements rauques, le sauvetage de la donzelle par ledit Rimoa. Le Chef des Hommes-Serpents le voyait pourtant comme un homme rusé, uniquement intéressé par lui-même, vil. Pourquoi donc risquer sa peau pour un vulgaire morceau de viande où il n’y a que des os à ronger ? Peut-être la connaissait-il.

Des membres du clan installèrent les captifs autour du feu de camp, Arbonacast et quelques uns de ses guerriers firent de même. Le reste du groupe s’affaira à préparer le voyage. Ils enterrèrent ce qu’ils n’embarquaient pas pour ne laisser aucune trace, et remballaient soigneusement le reste pour que ça soit le plus compact possible. Le premier prit son siège, la place du chef, un rondin d’un bois rare sous une telle atmosphère où il s’assit tranquillement. On lui tendit une longue et fine pipe qu’il ne tarda pas à placer entre ses lèvres, puis à allumer.
Une discussion entre compatriotes de l’île du feu s’engagea alors. Elle fut brève, bien que le ton se haussa, et porta sur le sort à attribué à la femelle. Le Dirigeant du Clan finit par imposer sa voix.
La fille, ils la revendraient au marché des esclaves. Les humains étaient friands de ce genre de chair fraîche. Ce qui l’intéressait, c’était uniquement Rimoa. Ce môme lui faisait forte impression. A chaque fois qu’il le revoyait, il hésitait entre froidement l’assassiner ou lui venir en aide. Alors, il tranchait la poire en deux et campait sur ses positions, n’écoutant aucunes de ses idées prédominantes. Il n’en restait pas moins, pour autant, d’un caractère bestial et se trouvait donc parfaitement de mettre fin aux jours du bâtard sur un simple coup de tête.
Sans guère se soucier des capacités de compréhension de Rimoa, il s'adressa à lui dans sa langue natale, le Slaan.

- Rimoa, tu es un humain qui a tout compris à la vie. Il faut trahir, il faut être vil pour survivre en ce monde. Tu le sais. Pour tout te dire… L’Homme-Lézard tira sur sa pipe avant de recracher une nappe de fumée. Tu me déçois, gamin. Qu’est-ce donc, ce tempérament héroïque que je ne te connaissais pas ? Décevoir Arbonacast était rarement une bonne chose. Souvent, cela signifiait le début de la fin. Nous allons partir pour les terres de Cerner, nous aviserons de ton sort, en chemin. D’une voix puissante que tout le monde entendit, il déclara. En route !

En quelques coups de pied, le feu fut ensevelit sous le sable.
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeMer 4 Fév - 20:47

"Boucle la.... Luela c'est ça? Oui? Bon, alors Luela, boucle la.... si tu veux avoir une moindre chance d'en réchapper.... et je ne dis pas ça pour eux.... mais pour moi.... tu piges? Je ne suis pas d'humeur.... pas du tout d'humeur...." fit ma voix agressive alors que j'avais fermé mes yeux pour ne pas voir cette mine mi-craintive, mi-choquée qu'elle arborait tout le temps.... insupportable... J'essayais de maintenir un calme parfait en moi, ne laissant transparaître aucune émotion, fermé comme une tombe... le sang montait à mes tempes alors que ma tête pendait vers le bas, allongé en travers d'une selle...

Les hommes-lézards avaient ceci en commun qu'ils ne supportait pas la faiblesse de caractère.... le moindre signe de panique ou de peur chez un captif et ils n'hésitaient pas à lui donner la mort, la lacheté étant la pire chose qui soit chez eux, au dela de la traîtrise même... Je ne devais laisser paraître aucune forme d'appréhension, et dailleurs... ce n'était pas la première fois que cela m'arrivait, j'en avait toujours rechappé jusque là.... peut être la chance.... ou peut être parce que la plupart des créatures du désert, hommes-serpents y compris, chiez sous eux literralement de terreur à la simple évocation de ma génitrice.... mais je n'étais pas du genre à l'évoquer pour esperez la protection d'une quelconque represaille sanglante de sa part si on s'en prenait à moi.... chose au demeurant peu probable vu les termes dans lesquels nous nous étions quitté voila plus de 4 ans... néanmoins je gardais de mes différentes expériences de capativité parmis eux une sorte d'immunité peut être illusoire, mais dans tous les cas je ne les craignais pas...

Un des avantages à vivre dans un univers régie par la loi du plus fort est que vous pouvez plutôt vous attendre à des félicitations quand vous abattez un des leurs plutôt qu'un désir de vengeance, tuer et être tuer, se frayer un chemin dans la vie avec ses poings, ses crocs, sa lame.... c'était ainsi le désert... je ne savais pas encore si cela s'appliquait aux autres royaumes de ce monde et je m'en foutais, c'était une loi bonne à mes yeux, et elle l'est toujours.... d'autant plus quand je l'applique à chacunes des créatures mortelles de ce monde...

*Manquait plus que lui....* m'étais je dis en entendant la voix de celui qui se revendiquait comme le meneur des hommes-serpents, son nom était semblable aux moeurs de tout nomade : à coucher dehors... Arbonacast, un bien joli nom qui fleurait bon la sensibilité et la delicatesse, comme tous ceux de son espèce... le nom d'une énorme brute dépassant au moins d'une tête la plupart de ses congénères... et pourtant ses yeux de reptile étaient étrangement intelligents, on sentait le passé de cette créature dans son aura, sa présence, il était bien plus qu'un simple voleur comme la plupart des trous de balle ambulants qui le suivaient...

J'ignorais pourquoi et je ne le pensais jmais le savoir un jour à cette époque mais... curieusement je sentais une sorte de sympathie émanant de lui, chose plutôt aberrante entre un captif et son kidnappeur et d'autant plus improbable entre un lézard et un "singe" comme la plupart aimaient à nous surnommer...

"Si tes pattes traînaient pas partout je ne trainerais pas dedans...." fis je simplement avec un aplomb et une insolence qui avait du en rendre fou de rage plus d'un parmi ses sous fiffre... mais le vieux lézard devait être habitué depuis le temps à ma franchise saupoudré de mauvaise éducation...

Moi? Tout compris à la vie? Ligotté pour avoir voulu porter secours à ce ... ce... ce cul parlant...

"Pas temps que ça faut croire..." avais je simplement murmuré à moi même, je fis une moue amusée, je devais laisser ressortir ma fierté de mâle et de guerrier face à lui pour tenter de m'imposer d'égal à égal dans la discussion... pas question non plus de passer pour une lavette devant la fille...

"Pffff... la bonne blague... qu'est ce que t'en sais de ce qui me ressemble ou pas? Tu veux m'épouser peut être? On croirait que j'ai passé ma vie à tes côtés alors qu'on a du se croiser deux fois à tout casser ..." avais je lançé avec un sourire tout en respirant cette odeur forte de tabac qui me faisait envie...

"Cette.... cette fille..." je me hasardais à jeter un oeil sur la fille ligottée à mes côtés... il était certains qu'elle ne pouvait comprendre que la moitié de la conversation, surtout si elle venait d'une terre extérieure... une sorte de joie sadique passa dans mon esprit à l'idée de la faire rager encore une fois, même si cette fois c'était pour lui donner un avenir plus radieux que d'être esclave dans un quelconque trou infréquentable...

"Cette fille est à moi!" fis je avec conviction en fixant de nouveau le chef des hommes-serpents, ma voix avait été fanfarrone et complaisante

"Elle est "grosse"... par mes soins.... une fois qu'elle m'aura donné mon fils vous pourrez la bouillir ou la peler vive, je m'en moquerai bien... Mais en attendant je boirai le sang de quiconque la touchera!" avais je dis avec rage et détermination, deux choses avaient joué en faveur de ce stratagème dans les rouages de mon esprit : la pseudo sympathie d'Arbonacast à mon égard, sans doute renoncerait il à me priver de descendance ; la seconde chance était la survie de Luela désormais plus que probable... on ne tuait pas une femelle portante, attendant un mâle, même faible et encombrante... elle avait ainsi bien plus de valeur vive que morte...

"Qu...?!?" mes yeux s'étaient agrandis d'une horreur sans nom dont je n'expliquais pas la cause quand j'entendis l'ordre de partir vers une destination que je ne connaissais que trop bien, le duvet sur ma nuque et les pores de ma peau s'étaient hérissé, mes pupilles rétractées comme sous l'effet d'une herbe, plongé dans une semi-transe...

"Cern...?!? Mais...!!" j'avais appris à redouter ces nuages noirs, loin, là bas au sud, alors que ma mère m'avait toujours ordonné de ne jamais regarder cet horizon.... Ses paroles resonnaient encore dans ma tête à cet instant... "le dieu Soleil se lève à l'orient, il parcoure les cieux jusqu'au nord où il étend ses ailes de lumière, puis chevauche vers l'ouest pour retrouver son lieu de repos, mais par le sud jamais, seule l'ombre et la mort y réside, c'est une terre qui ne le concerne pas"... le nom de Cerner resonnait dans mon esprit, comme un atavisme imprimé dans ma chair, mes os, mon sang.... Je dégluttis avec difficulté alors que des gouttes de sueur roulaient sur mon front blanchissant...

"N...no...non....noon! NOOOON!! " avais je fini par crier en faisant retourner tous les hommes-serpents, rouvrant mes yeux en gigotant comme un diable, je finissais par tomber du coureur des sables pour atterir dans le sable, roulat au bas d'une dune...

"Reuh! Kof Kof!! Jamais! Jamais vous ne m'emmenerez là bas!! Salopards!" j'étais enduis de poussière ocre de la t^te au pied, rampant comme un vers pour m'éloigner, comme pris de folie, effort bien dérisoire...


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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeMer 4 Fév - 23:50

Suivre une conversation à laquelle le moindre son semble être étranger en tout point, face à l'imposant chef des Hommes Serpents qui, il fallait le dire, terrifiait Luela, non loin d'un Rimoa ligoté comme un roti, était une épreuve périlleuse. Les mots, puisqu'elle supposait qu'il s'agissait de cela, étaient échangés avec des tons audacieux, et même si elle ne comprenait pas le sens des paroles qu'ils se lançaient chacun à la figure, l'Esclave semblait percevoir une joute qui la rendait nerveuse.
Loin d'être habituée à avoir à bomber le torse pour paraître plus grosse et plus forte que le voisin, à cacher ses sentiments internes pour ne laisser ressortir qu'une façade de gros dur et de petite teigne, ou à répondre de façon agressive à chaque discours, Luela trouvait cette conversation beaucoup trop houleuse, les sons étaient vifs, sonores, et elle trembla lorsque chacun des deux protagonistes sembla lui accorder un regard.

Avaient-ils décidés de son sort ? Un frisson d'horreur la parcourut lorsqu'elle songea que, peut être, Rimoa était en train de marchander sa clé des champs contre sa vie à elle, comme il l'avait déjà fait au paravent devant la petite troupe de Lézard. Cet homme serait certainement assez égoïste pour faire des pieds et des mains dans le seul but de pouvoir s'enfuir. Ils la regardèrent encore, comme s'ils estimaient sa valeur... Pourquoi observaient-il, comme ça, son ventre ? Luela barra son nombril de ses mains, tirant sur les différents pans de ses loques dont elle était parée.
L'immense Reptile semblait envoyer des signaux étranges à Rimoa. Les sons qu'il produisaient étaient plutôt paternel, étrangement, cette impression la rendait mal à l'aise. Se connaissait-il ? Etait-ce juste un piège ? L'Esclave sentait ses muscles se raidir par la peur, l'angoisse de ne rien comprendre à la situation était palpable sur sa peau et son regard allait de l'Homme Lézard au Renard du Désert avec une nervosité craintive.

Il lui parut alors que tous deux parvenaient à un accord, sans que cela ne la rende moins horrifiée... Il se tramait quelque chose de malsain et l'ignorance de cette langue cognait dans sa tête avec trop de ferveur pour qu'elle ne se sente rassurée par ce calme... Calme avant la tempête, puisqu'elle laissa échapper un sonore hoquet de surprise, terrifiée en entendant Rimoa hurler. Elle sursauta tant qu'elle tomba joue contre terre, ainsi ligotée, sans pouvoir se redresser comme elle le souhaitait. Ses deux billes noisettes étaient trop obnubilées par la vision de l'homme, rampant tant bien que mal parmi le sable qui laissait son empreinte sur sa peau et ses vêtements. Il était affreusement et minablement paniqué, et si l'envie de rire lui était apparut de façon très brève, désormais qu'elle le voyait aussi alarmé, Luela perdait tout sens commun.

Elle suffoqua, épouvantée, qu'avait dit le gros serpent pour qu'il soit ainsi bouleversé ? Avec le tumulte de sa chute, elle n'arrivait pas à entendre les quelques mots, dans sa langue, que Rimoa hurlait à la mort. Les Hommes Lézard n'appréciaient pas ce débordement, et l'agitation ambiante suffisait à rendre l'atmosphère électrique, sur le fil du rasoir.

« Qu'a-t-il dit, qu'a-t-il dit ?! » Interrogea-t-elle son confrère, les yeux exorbités, à son exemple. Peut-être avait-il déclaré vouloir les tuer sur le champ, et Rimoa cherchait alors à s'enfuir ? Fallait-il qu'elle le suive ? Mais il allait à une vitesse si lente et gigotait avec tant de panique que ses mouvements ne menaient à rien. Il avait roulé sur le flanc d'une dune, désormais, Luela ne pouvait plus le voir... Elle discernait mal les derniers mots qui venaient à ses oreilles, haletante, et regardait avec désespoir le visage écailleux du Chef des Hommes Serpents. Avait-elle à agir ? Bien que peu intelligente, l'Eslcave estimait qu'elle avait peu de chance qu'un seul de ses coups de pieds ou de poings ne réussissent à leur faire un peu de vent... Il était inutile de s'imposer d'une quelconque façon, mais, dans un espoir fou, la petite se dandina au sol, à l'instar de Rimoa, espérant peut être glisser elle aussi en bas de la dune de sable...
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeVen 6 Fév - 0:14

Il savait avec quelle espièglerie Rimoa parlait, mais là, ce jeunot y allait tout de même un peu fort. Les railleries passaient généralement au-dessus de sa tête. Ici, l’hybride baignait dans l’exagération. Insuffisant, tout de même, pour choquer le patriarche du clan. Ce dernier accumulait déjà les remarques désobligeantes et les insultes navrantes depuis presque trois millénaires maintenant. Ce petit bonhomme immature ne pourrait atteindre sa fierté, du moins pas dans ces conditions.

La déclaration suivante fut assez surprenante. Et si subite que le doute ne pouvait que naître dans l’être intérieur de l’Homme-Lézard. L’humaine chétive serait enceinte de lui. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire ? Rimoa, mon garçon, c’est toi qui l’intéresse, qui lui laisse cette impression. Pas ta progéniture.
Arbonacast posa son regard sur le ventre de Luela. Un ventre plat, sans nulle rondeur. Le Chef avait déjà vu plusieurs femmes enceintes, à différent stade de la grossesse. On ne le leurrait pas ainsi.

- Cette fille, engrossée, dis-tu ? A-t-elle réellement l’air de quelqu’un portant un enfant ? Un nouveau nuage de fumée s’envola dans les airs. Vous l’avez fait dans la journée, votre gosse ?

Il en serait presque mignon à vouloir la protéger.
En y repensant, Luela n’avait que peu de valeur. Femelle banale, sans attraits, sans force, sans robustesse, ça ne devait pas être une bonne travailleuse. Il n’en tirerait pas un bon prix sur le marché aux esclaves. Cela ne valait pas le risque de l’imposer sur le marché noir par le biais d’un exécuteur. Il pourrait tomber sur un patriotique ayant en tête la défense des terres face à l’invasion saurienne.
Non. Une fois arrivés en Royaume de Cerner ils la laisseraient en pâture aux orcs d’Ishmul Tal’Saarn, en guise de cadeau de remerciement pour leur accueil.

Ensuite vint l’annonce de leur destination. Ce qui déclencha un excès de folie chez Rimoa. Légèrement surpris par cette réaction d’effroi, Arbonacast s’amusa toutefois à contempler cette grotesque tentative de fuite. D’autant plus burlesque lorsque Luela le suivit dans cette idée.
Ensuite, il se mit en marche. Tranquillement.
Ses grandes enjambées l’aidèrent à rattraper aisément ses captifs et leurs démarchés malhabiles et irrégulières. Arrivé à sa hauteur, il prit Luela par la taille et la coinça sous son bras. Il se dirigea ensuite vers Rimoa, qui rampait un peu plus loin.
Il se pencha. Sa grosse paluche vint enserrer la tête du mi-amazone, ensuite il le souleva du sol et mit son visage face au sien. De sa poigne de fer, il lui compressa le crâne.

- Ecoute-moi bien, gamin. Ce n’est pas parce que tes aïeules sont dans la capacité de me décapiter en moins d'une minute que je vais te traiter comme un invité de marque. Ton insolence dérisoire n’est que le signe de ta faiblesse. Sachant parfaitement que la demoiselle ne comprenait pas le Slaan, il enchaîna. Tu sais ce que je vais faire de ta... femme ? Le dernier son hésitant sortant de sa bouche indiqua l'amplitude de ses doutes. Je vais gentiment la laisser partir… Une fois avancés dans les terres mortes du royaume maudit. Quant à toi, tu viens avec nous et ce, que tu le veuilles ou non.

Du coup, il revint dans l’agitation générale, les flanqua sur la même monture, côte à côte sur le ventre et en croupe de son petit-fils. Quant à lui, il prit la tête de la colonne sur un varan colossal. Les affaires étaient installées dans des chariots protégés par les meilleurs guerriers du clan, dont deux de ses fils et quatre de ses petits-fils. Les prisonniers se situaient juste à côté du chargement. Et tout ce beau monde se mit en marche.

Triste caravane passant dans les Steppes Désertiques. La trajet serait long, il leur faudrait plusieurs jours pour arriver à destination.
Rien ne se passa durant tout un temps.
Jusqu’à ce que…
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeDim 8 Fév - 12:42

La tentive était certes vaine, quand j'y repense, encore maintenant je ris de cette sotte peur qui m'étreignait les entrailles à la pensée du Pays d'Ombre et du sang maudit coulant dans mes veines, on ne peut renier indéfiniment son véritable moi... Pourtant j'aurais pu ramper ainsi jusqu'à m'en écorcher toute la peau du ventre tant je souhaitais mettre le plus d'écart entre moi et ma funeste destination...

"Mes aieuls ils te pissent au cul, et moi aussi d'ailleurs!" avait fais ma voix déformée par les serres du reptile sur mes joues tandis qu'il me soulevait comme une poupée de chiffon... Je ne pesais pas bien lourd, une simple préssion de ses doigts et ma tête se serait brisé comme un oeuf trop cuit...

Ma poitrine, je m'en souviens, avait été secouée à cet instant par un rire incontrolable, j'en étais presque venu à préferer la mort plutôt que la direction de Cerner, mais pourquoi donc? Pourquoi donc ce pays de misère dont je n'avais toujours jusqu'à maintenant entraperçu les nuages noirs au loin me faisait il peur à ce point? Je n'aurais su le dire.... c'était simplement ancré en moi... Mes yeux défiaient le saurien qui me tenait le crâne en me ramenant vers la monture puante d'une de ses progéniture, cela ne faisait aucun doute, la même sale gueule et ces manières auto sufisantes... Je ne connaissais que ces exemplaires là de la race de l'Ile du Feu à l'époque, et ce simple ramassis d'échantillons me les faisait déja prendre en horreur...

"Vas y espèce de moule syphilitique, tues moi! Tues moi!" avais je grogné douloureusement avant qu'il ne me jette à nouveau en travers du dos écailleux d'un coureur des dunes...

Epuisé par mon effort et ma crise subite je laissais ma tête pendre contre la peau reptilienne de la créature, secoué par les vibrations de sa marche, les yeux clos, comment... comment faire pour m'en sortir? La traversée des steppes s'annonçait trés longue, je n'avais plus mon outre d'eau et les ophidiens n'étaient pas disposés à en céder beaucoup à des captifs, que ce soit par radinerie ou sadisme, la différence ne pesait pas bien lourd pour une gorge assoiffée... De toute façon si par miracle la fille et moi arrivions vivant aux portes de la vallée de Moork indemnes, un sort pire nous aurait attendu... Tué par les orcs, torturés? Vendus comme esclaves dans une galère? Réduit en purée pour nourrir les loups? Mystère... aucun de ces programmes ne me faisaient envie... Et dire que je m'étais foutu dans cette mouise pour cette fille... Si au moins j'avais pu l'allonger derrière une dune, un dernier plaisir avant la souffrance, mais non, rien.... Adieu la route des caravaniers, adieu le comté de Kleinkastel par delà les montagnes, réputé si resplendissant... adieu les fermes et les collines vertes... juste la poussière et la puanteur de Cerner... non, hors de question... Je savais inconsciemment que j'étais lié au Pays d'Ombre, je le savais, mais pas maintenant, non, pas aujourd'hui... il était écrit que je foulerai de mes pieds la cendre noire du Pays d'Ombre, mais en temps et en heure...

Mes yeux s'étaient rouverts pour regarder la fille liggotée à côté de moi et pendant dans la même position fortement inconfortable...

"Avale ta langue, au moins ta mort sera plus douce et rapide que ce qui nous attend..." avais je fais d'un air dégoutté par ma malchance... ce n'était sans doute pas sa faute, pas du tout il est vrai, mais je ne pouvais m'empecher de garder une rancune à son encontre...

"....." mais bientot, à la regarder, un sourire me revint, plaisir de la regarder, attendrissement quand on voit un chiot abandonné, plaisir d'être à côté d'une femme aprés des mois et des mois de solitude... que dire?

"Et tu viens d'où?" avais je demandé en regardant le sable soulevé par les pattes de rapace du reptile, essayant de tuer le temps...

"Ooooh...." fis je avec une voix faussement interessée... il était évident que je m'en foutais, mais bon, il était toujours interessant de rencontrer des personnes venant d'aussi loin... Allansia.... Allansia... un grand peuple parait il... mais à vrai dire mes connaissances n'étaient que peu étendues sur ce royaume, comme pour le reste... on m'avait raconté que la guerre et les épidemies avaient anéantit le peuple des vymorn... Les caravaniers aimaient à laisser courir des rumeurs, meme fausses, et à discuter de choses et d'autre quand j'en rencontrais dans les oasis.... Les rumeurs... les rumeurs...

"Et... dis moi... elles sont toutes aussi girondes que toi à Allansia...?" avais je fais avec la soudaine envie de la gêner... j'allais ettouffer un petit ricanement quand un déclic fit exploser mes neurones... me retenant de m'exclamer... ah les rumeurs... c'est parfois utile, le saviez vous?

"Ah putain... dire qu'en ce moment je devrais être en train de compter mes sous sur une belle plage... j'aurais fais poireauter mon livreur pour rien..." avais je murmuré dans le vent... hameçon lancé...

"Qu'est ce que t'as dis..?" fit l'homme serpent sur la selle à côté de moi, se retournant à moitié... il ne devait pas être le seul à m'avoir entendu... je savais que le vieux serpent avait l'oreille fine... et surtout que sa cupidité de voleur était aussi grande que sa gueule de philosophe à la gomme... fausse ou non, la rumeur que je connaissais quant à un certain chargement précieux livré ces jours ci sur la côte, avait de quoi attiser les convoitises... surtout la convoitise d'un ophidien, le genre de saloperie qui tuerait père et mère pour un truc suffisament brillant...

*Allez mon gros, poses moi des questions...* pensais je avec une malice à faire palir un renard...

"Un bon bain de soleil.... " murmurais je avec un sourir
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeDim 8 Fév - 20:01

Même s'il existait des douleurs plus vives, Luela, qui était déjà tant affaiblie par les longs jours de captivité, ressentit une souffrance cuisante autour de sa taille lorsque l'imposant Lézard se saisit d'elle comme on aurait soulevé un vulgaire rondin de bois. L'étonnante facilité avec laquelle n'importe quel Reptile semblait pouvoir prendre le dessus sur elle -comme sur Rimoa d'ailleurs, ce qui n'était pas pour la rassurer- la rendit nauséeuse. A moins que l'odeur des écailles de l'Homme Serpent n'y soit pour beaucoup dans son malaise. Songeait-elle pouvoir s'enfuir ainsi ? Sans doute oui, dans un espoir totalement dénué de sens et illusoire, presque fou, avait-elle cru qu'un miracle les aurait fait avancé à grande vitesse malgré leurs liens, et qu'ils auraient échappés à leur poursuivant sans mal, pour reprendre quelques forces dans l'un des Oasis qu'elle avait eu l'occasion de fouler lorsque la miteuse caravane s'était arrêtée dans les Steppes.

Sa naïveté déroutante n'eut pas raison de l'immense peur panique qu'elle éprouvait désormais, le ventre contre la croupe d'une de ces créatures affreuses qu'elle trouvait répugnantes. La proximité de Rimoa la rassura légèrement, bien qu'elle sente ses entrailles trembler comme des feuilles au vent à l'idée de la terreur qui avait gagné son Sauveur peu de temps avant. Et les ordres injurieux qu'il proféra à l'attention du Chef de la troupe n'était pas non plus pour la calmer : il semblait demander la mort plutôt que la destination maudite de Cerner, et bientôt, Luela entendit ses chuchotements terrifiants. Lui conseillant de faire en sorte d'y passer tout de suite, plutôt que d'attendre leur horrible destinée dans le Royaume de la Désolation, elle lui adressa un regard éploré et lamentable, des faibles implorant une aide quasi divine.

Quelque chose sembla évoluer dans le regard de Rimoa, qui la mit mal à l'aise. Il avait dans ses yeux noirs des expressions qui la faisait frissonner de crainte, sans qu'elle puisse définir exactement quels traits l'angoissaient là dedans. Elle se faisait sans doute des idées... Une conversation des plus désuettes et banales débuta, et l'Esclave était sans doute heureuse de pouvoir échanger quelques mots sans importance, peut être pour chercher un autre centre d'attention, et ne plus repenser aux abominables instants qui l'attendraient sur les contrées de Cerner...
Soudain, aux mots plus élogieux de l'homme, elle rougit. Les compliments n'étaient pas réellement de mise dans un moment pareil, mais elle sentit immédiatement ses joues la brûler. En baissant ses prunelles noisettes vers le sol mouvant, ballotée par les pas du Coureur, Luela sembla balbutier quelques mots inaudibles, masqués par les bruits produits par la déambulation de l'animal.

Immédiatement après que ses pommettes eurent reprit une teinte normale, l'Esclave s'étonna d'entendre Rimoa s'exprimer d'une voix un peu plus forte, comme si les chuchotements n'étaient plus à utiliser. Elle ne comprit pas vraiment le sens profond des paroles du jeune homme, et sursauta lorsqu'elle entendit le sifflement hideux d'un des Hommes Lézards. Elle détestait ce son, il lui glaçait les os...

Il était question d'or et de bain de soleil, vraisemblablement, mais elle s'étonnait de la réaction du Reptile, dont les yeux semblaient luire d'avidité, le rendant bien plus ridicule qu'effrayant. Cependant, Luela n'était pas en position de rire, et les expériences douloureuses passées lui avaient appris à tenir sa langue, désormais. Elle était intriguée par les futurs échanges des deux êtres, ne comprenant que les mots de Rimoa, et se demandant où il voulait en venir.

Elle allait se décider à murmure quelques questions à l'homme à côté d'elle, étendu lui aussi sur le dos du Coureur des Sables, mais une sensation surnaturelle et implacable vint la traverser. Elle ressentit soudain comme un souffle extérieur, dont la puissance annihilait toute volonté propre... Ses yeux se révulsèrent, elle ouvrit la bouche, mais les paroles qu'elle même souhaitait prononcer ne sortirent pas. Soudain, sans savoir comment elle réussit cette prouesse, et sans le moindre effort, elle n'eut qu'à fermer les yeux pour que ses liens, pourtant si serrés, ne cèdent, se délivrant dans la plus grande facilité.

Dans une semi inconscience, comme si elle examinait la scène d'en dehors de son corps, Luela descendit de la monture d'un bond, atterrit sur le sable avec souplesse et agilité, alors qu'elle se serait certainement heurté au sol en temps normal, au vu de sa faible constitution, et de la marche de l'animal.
Mais il n'en était rien, et elle sentait dans son corps, ses organes, ses entrailles, une force dont elle ignorait jusqu'à l'origine. La tête lui tournait, mais elle se montrait étonnement stable, comme si tout ceci n'avait aucune incidence... Aussitôt, une douzaine d'Hommes Lézards se ruèrent vers la captive immobile, comme si elle est attendait... Au fond d'elle, Luela désirait plus que tout s'enfuir, courir loin, profiter de cette chance inestimable. Mais elle en fut incapable, et lorsqu'elle leva le bras, son esprit paniqua de ne pas l'avoir ordonné.

D'un seul mouvement de main, les Resptiles furent projeté au loin, soulevés par une force inconnue, et Luela ouvrit la bouche, le visage placide et les yeux révulsés.

« "La Redoutable Tribu des Hommes Serpents, dirigé par le Grand Arbonacast ne serait-elle pas capable de tenir tête à de misérables Humains envoyé par le Margrave ?" » Lança-t-elle d'une voix qu'elle ne reconnut pas comme sienne, augmentant sa terreur intérieure.

Les lèvres de la jeune Esclave s'étirèrent alors, lentement, dans un rictus glacial et sombre, d'une arrogante expression, et elle fixa le Chef des Hommes Serpents d'un oeil méprisant, jusqu'à observer chacun de ses acolytes du même regard.

« "Si tu souhaites obtenir l'Asile sur les Terres du Royaume des Ténèbres... L'Or te sera plus que nécessaire... Sans quoi, les Humains ne seront plus les seuls que toi et ta troupe devront fuir... Arbonacast." »

Alors que les derniers mots à la voix surhumaine furent sortit de sa gorge, comme on reprend son souffle après une longue période d'apnée, l'Esclave sembla manquer d'air, et ses poumons accueillirent immédiatement alors l'oxygène salvateur. Son visage reprit aussitôt les couleurs naturelles de la jeune femme, ses prunelles rétrécirent pour se faire ordinaires, et elle suffoqua durant plusieurs secondes, avant de s'écrouler au sol, à quatre pattes, crachant la salive qui l'étranglait.

Cette seule apparition avait suffit à la faire s'approcher de la mort, elle se sentait brûlante et fiévreuse, alors que ses doigts étaient gelés. Le sable sous ses paumes lui permit, peu à peu, de reprendre connaissance, et elle releva la tête vers la troupe. Les Hommes Serpents qu'elle avait repoussé, on ne sait comment, se relevait à peine, et semblaient hésiter entre l'attaque et la fuite. Ses pupilles cherchèrent frénétiquement l'appui de Rimoa, et elle craignait désormais les représailles de leurs ravisseurs.
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeDim 8 Fév - 23:09

Encore une ruse pour s’en sortir ? Rimoa avait lâché ça d’un coup, comme ça, au beau milieu du voyage, avec un ton si détaché que ça ne pouvait pas être naturel. Après les insultes et les demandes de mise à mort qu’Arbonacast ignora, le mi-amazone revenait à l’attaque. Un détail cependant heurta la cupidité du Chef. La rumeur. Lui aussi avait entendu parler de ce convoi qui s’acheminait le long de la Côte des Epées. L’Homme-Lézard, d’habitude, ne prêtait guère attention aux rumeurs et ne se basait que sur du concret, des informations sûres pour monter ses coups. Mais là, l’affaire prenait un tournant inattendu. Si le jeune bâtard avait également eu ouïe de cette transaction, le bruit qui court contiendrait peut-être une certaine part de vérité.
Néanmoins, le danger encouru à traverser le désert pour aller jusqu’à la Côte aux Epées était grand. Les humains de Kleinkastel envoyaient sûrement en ce moment même des troupes sur les lieux de pillage, pour étendre ensuite leur patrouille et partir à la chasse aux sauriens.
Mais trop tard, le mot était lâché. Les membres de son clan n’avaient pas laissé les mots de leur captif échapper à leurs oreilles. Le petit-fils d’Arbonacast, notamment, semblait fort intéressé. Tout autant que les autres ophidiens qui escortaient les prisonniers. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, la bouche-a-oreille mis tous les bandits au courant.

Cet immonde bâtard avait visé là où ça faisait mal. L’argent. La monnaie sonnante et trébuchante. Arbon pouvait contempler toute l’avarice du monde sur les visages ébahis de ses congénères.
A vrai dire, lui aussi aimait l’argent. Mais pas au point de le faire passer avant sa conscience et sa raison. Il avait assez d’expérience, de maturité et de sagesse pour savoir que ce n’était pas ce qui primait en ce monde. Ce qui prime n’est autre que la survie. A quoi peuvent bien servir toutes les Couronnes amassées si la mort nous empêche de les dépenser ?
Toutefois, la plupart de ses hommes n’étaient pas de cet avis, même s’ils ne le disaient pas. Ils n’en avaient pas besoin pour que le patriarche des Hommes-Serpents s’en rende compte.
Mécontenter la majorité du clan pourrait s’avérer périlleux à la survie de la peuplade. Ô, ils étaient soudés, bien sûr. Ils se contenteraient de lui faire part de leur dégoût, puis se tairaient. Mais l’ambiance et le travail d’équipe en pâtiraient. Ils avaient un certain self-control mais leur envie était palpable et se faisait pesante.

Juché sur sa gargantuesque monture, Arbonacast s’approcha de Rimoa.
Mais alors qu’il s’apprêtait à l’interroger, un phénomène particulier survint. Luela s’extirpa mystérieusement de ses liens, descendit agilement de son perchoir, et envoya valdinguer la demi-douzaine d’Hommes-Serpents qui l’encerclaient. Le Chef lui-même sentit une force qui le repoussait ardemment. Il réussit toutefois à se maintenir en selle en serrant bien ses jambes sur les flancs de sa monture.
La voix qui émanait de Luela n’avait absolument rien à faire dans ce corps de frêle jeune fille, tant elle était grave, pleine d’assurance et de sarcasme.
Brusquement, l’atmosphère oppressante retomba et l’humaine reprit son teint normal. Il intima alors l’ordre de la capture à nouveau, en prenant bien soin de serrer les cordes.

Soit elle était réceptive à la magie – et donc sa valeur sur le marché aux esclaves grimperait en flèche -, soit quelqu’un d’assez puissant pour posséder ainsi n’importe qui lui faisait passer un message. Et, dans les environs, il ne connaissait qu’une seule personne avec une aussi bonne maîtrise de la magie. Ishmul Tal’Saarn.
Que voulait-il ? D’habitude, le pourcentage de leur butin qu’ils versaient suffisait à ouvrir les frontières. L’un de ses moult parents ayant eu la même déduction lui en fit la remarque.

- Nous ne devons pas cette réaction au hasard. Si le prix de son hospitalité a augmenté, c’est qu’Ishmul doit préparer une action demandant un certain financement. M’est avis qu’ça va barder dans le coin sous peu.
- Que faisons-nous, dans ce cas ? Arbonacast répondit à son fils après un court moment de silence, d’hésitation.
- Nos frères ont les yeux enflammés par l’avarice, un nouveau butin hausserait leur moral. Qui plus est, je préfère éviter toute confrontation avec le Cerner pour le moment. Je prendrai une trentaine d’hommes avec moi. Nous irons voir si cette rumeur est vraie. Toi, tu conduiras le reste du clan à l’abri, en Terres de Cerner.
- Bien. Mais que faire à propos d’Ishmul ?
- Tu lui verseras le tribut habituel. S’il te demande d’alourdir sa bourse, préviens-le que nous arriverons dans un mois au maximum, avec un tribut plus important. Ne tente surtout rien de fâcheux. Je ne veux aucune représaille.
- Et les prisonniers ?
- Je les garde avec moi. Si la fille est réceptive à la magie, il vaut mieux que vous ne couriez pas le risque qu’Ishmul s’en serve contre vous.

Aussitôt, Vangaa, son fils, partit donner des ordres aux membres importants du clan, pour qu’ils annoncent la décision du Chef à ceux dont ils ont la charge. Arbonacast revint vers l’attroupement pour questionner Rimoa. Son regard alterna entre lui et Luela.

- Eh ben, les p’tits gars, on peut dire que vous savez mettre un sacré bordel.

Il enchaîna ensuite avec le bâtard auquel il posa toutes les questions d’usage. Où ? Quand ? Comment ? D’un ton agressif, il intima au jeune gars de répondre avec le plus de sincérité dont il était capable de faire preuve.
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeMer 11 Fév - 2:06

Il était bien sur hors de question de faire transparaître le moindre sourire sur mon visage, bien au contraire il fallait paraître embarrassé par le fait d’être trop bavard, résister quelque peu et ensuite lâcher les informations bribes par bribes pour ne pas laisser remarquer qu’on mène les gens en bateau… A cet instant j’avais déjà en tête de nombreuses idées pour saper la cohésion de cette bande de reptile et semer les graines d’un doute qui les amènerait à s’entretuer pour l’appât du gain… Il vin un instant cependant où l’air nocturne se rafraîchit, il en devenait presque glacial… Je retenais un frisson… pourtant habitué aux nuits froides du désert je n’avais jusque là jamais ressenti pareille sensation…

Plus que le froid c’était une inquiétude… plus qu’une inquiétude c’était une certitude… une certitude qui me faisait frémir… quelque chose approchait… Quelque chose venant du sud… ce sud que j’abhorais, ce sud que je fuyais… une chose investissait les lieux… à nouveau je ressentais cette sensation qui m’avait étreint lors de ma crise de rage d’il y a quelques instants… j’en venais à me demander entre deux frissons si ma colère et ma peur avaient réveillé quelque chose là bas… une chose qui dormait, qui m’attendait… qui… m’attirait… mais je n’osais même y songer…. Le Mal voit loin…. Il est présent dans chaque ombre, aussi loin que porte la terre… je le compris très clairement quand je sentis cette présence indéfinissable s’approcher… Mon visage avait blèmis et des perles de sueur froide roulaient sur mes tempes en fièvre, j’avais l’air d’un homme mort… essoufflé… rendant l’âme…

« Ca arrive…. » murmurais je dans un souffle… et soudain la chose prit possession de la fille ligotée à mes côtés… en y repensant je me dis que n’importe quel gamin de mon âge aurait fait dans son froc en hurlant de peur, mais j’avais esquissé le moindre mouvement, amorphe, comme assommé par cette voix lancinante et maléfique qui sortait de la fine bouche aux lèvres desséchées de Luela, hypnotisé, ivre, comme si un pont invisible s’était matérialisé entre moi et la source de ce pouvoir, au travers de l’enveloppe de la fille qui se mouvait comme un pantin désarticulé….Puis d’un coup la sensation se dissipa, rouvrant mes yeux qui étaient à demi fermés de béatitude, je les fermaient en fronçant les sourcils, tentant de reprendre mes esprits… cherchant du regard Luela… étendue sur le sable… était elle morte ?

*Qui est elle ?* m’étais je alors dis… pourquoi le pouvoir de l’Ombre s’était il manifesté à travers elle… n’était elle vraiment qu’une simple paysanne d’Allansia ? Et tandis que mes réflexions intenses à son sujet allaient bon train le chef des ophidiens s’étaient approché…

« Bordel ? » répetais je encore dans le cirage quand la voix rauque et sifflante d’Arbonacast me tira de mes pensées

« La côte aux épées…. » fis je simplement d’un air distrait… mon mal d e crâne me travaillait encore et je ne devais pas tout dévoiler dès le départ… Cette vieille raclure aurait été capable de m’envoyer ensuite à Cerner après m’avoir tiré les vers du nez, hors de question…

« Cap à l’est capitaine…. Vers la mer…. C’est bizarre je me souviens plus du reste… tu sais, quand on me maltraite jsuis une vraie fillette et je pleure… » avais je lancé en souriant, mon plus beau sourire de tête à claque

« Parait il que Tyr vend des armes à une milice du sud… un bateau a prit la mer il t a quelques mois… en te dépéchant tu pourras l’avoir avant qu’il ne reparte vide… Moi jdemande rien tu sais… tu me lâche là bas sur place, tu m’oublies… »
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeLun 23 Fév - 14:23

Luela se retrouvait saucissonnée par des liens serrés bien plus encore que ce qu'elle avait dû subir jusque là, à chercher au plus profond d'elle même une trace encore palpable de cette chose qu'elle avait senti à l'intérieur de son crâne. Comme une présence aérienne qui glaçait le sang, et l'impossibilité de réagir, de commander ses mouvements... Tout ceci avait été trop effrayant, et l'Esclave de nature faible était encore sous le choc.

Cependant, lorsqu'elle tourna les yeux aux paupières brûlées par le soleil des Steppes, en observant la narration de Rimoa, la jeune femme se demanda soudain pourquoi il affichait un visage aussi optimiste, allant même jusqu'à offrir au Chef de ces abjectes Lézards un sourire qui sonnait comme un défis : il parlait d'une livraison ? Luela, qui était loin des affaires courantes qui régissent les vies dans les Steppes, entre pillage et caravane, avait peine à comprendre ce qui se tramait, et son esprit plutôt amoindrit n'aidait pas sa cervelle.

Ses yeux grattait, comme si l'abominable chose qui l'avait traversée avait récupéré, au passage, toute l'eau de son corps, jusqu'à ses globes oculaires. Elle était trop attachée pour gratter ces yeux qui la démangeaient, et gigota légèrement. Il y avait comme une profonde honte en elle : celle de n'avoir pu résister à cette force implacable, celle d'avoir été pénétrée comme un vulgaire pantin, et elle ne se rappelait même plus exactement les paroles qu'elle s'était entendue prononcer, par une voix qu'elle ne reconnaissait pas.

Des forces plus grandes encore que les puissants Hommes Serpents pouvaient naître et se mouvoir, Luela n'ignorait pas réellement ces histoires, elle s'en trouvait cependant, fort démunie, apeurée, jetant des regards à droite et à gauche comme par crainte que ça revienne.

L'air fanfaron de Rimoa la rassura cependant : il la faisait rire, malgré la situation tendue et la tension qui régnait. Lorsqu'une partie du convoi se remit en route, le ballottement presque marin de la bestiole des sables lui donna la nausée. Elle se dandina encore jusqu'à réussir à trouver une position qui ne faisait pas rentrer d'os du Coureur dans son ventre creux.

« Tu crois qu'il te laissera partir quand on sera arrivé à la Côte aux Epées ? »
Souffla-t-elle d'une petite voix, sans faire bouger trop ses lèvres qui étaient déchirées par la sécheresse. Comme si la terreur de ressentir encore ces horribles sensations passées lui imposait de s'assurer qu'elle contrôlait, à chaque instant, chaque membre de son corps, Luela souhaita continuer à parler.

« T'as déjà vu la Mer ? » Elle se tut, glissa les yeux vers l'énorme Reptile et fronça le nez dont la peau pelait. « S'il te laisse t'en aller, là bas... » Elle déglutit difficilement « Moi il va me laisser t'accompagner, hein ? » Fit-elle alors d'une voix plus aiguë, paraissant vouloir se montrer optimiste alors qu'elle tremblait.
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeJeu 26 Fév - 17:12

- Tu resteras avec nous jusqu’à la fin de la transaction.

Le ton frigide et autoritaire qui sortit de la bouche d’Arbonacast ne laissait aucun doute quant au fait que nulle réponse à cette remarque n’était attendue.
Ainsi, après un changement de plan et d’itinéraire, c’est une trentaine d’Hommes-Lézards, une humaine et un mi-amazone qui partirent vers la Côte aux Epées.
Tout d’abord, la première destination était Sheliak, où la troupe se réapprovisionnerait, sinon ils pourraient ne pas survivre au trajet retour jusqu’en terres de Cerner. Ils avanceraient à cadence alternée. Un coup ils marcheraient sous le soleil, un autre ils se reposeraient à l’ombre de masses rocheuses. Ses confrères ne craignaient, pour ainsi dire, pas le soleil, ce qui n’était pas le cas des deux captifs. Ils dormiraient donc une partie de la journée et voyageraient de nuit.

Du sable à perte de vue. Des grains si fins au toucher si chaud. Exposés à des températures atteignant facilement la cinquantaine de degrés, ils faisaient l’effet d’un tapis de braises. Bien heureusement, cela ne semblait nullement gêner les montures, ni les ophidiens une fois que l’un d’entre eux posaient pieds à terre.
Naturellement équipés contre de tels chocs climatiques, les Hommes-Serpents ne pouvaient cependant rester perpétuellement sous ce soleil de plomb. Ectothermes, leurs températures varient selon le milieu où ils se situent. Il faut donc raisonnablement offrir à leur sang un temps de rafraîchissement.
Avançant en tête de colonne, Arbonacast goûtait l’air de sa langue bifide, tentant de repérer des créatures hostiles. Il connaissait la région et savait qu’elle pouvait être mortelle pour n’importe qui. Pas seulement par son climat rude, mais également par les créatures qui habitaient les Steppes. Enfin, dans ce désert, le vieil Homme-Lézard n’avait jamais rencontré de monstruosité plus dangereuse que lui-même et ses semblables, mais il fallait rester prudent. Surtout que les humains étaient à leurs trousses. C’est également l’une des raisons qui le poussaient à faire avancer si vite sa troupe. Saleté de Kleinkastel qui râle pour quelques sous volés. Comté pingre !
Sa haine pour Kleinkastel n’avait pour égal que son incommensurable ténacité. La Guerre de Sept Ans réduisit son clan à moins d’une centaine de membres. Ces salauds croyaient en avoir fini avec eux. Ces nouvelles attaques de caravane leur prouvaient que non. Les sauriens allaient leur mener la vie dure, quitte à en mourir.

Des dunes, des dunes, et encore des dunes. Comment être sûr d’avancer dans la bonne direction alors qu’il n’y a que des dunes à perte de vue. Arbo y arrivait, certaines dunes étant plus hautes, plus difformes que d’autres. Celle-ci, par exemple, avait trois bosses, ce qui la distinguait aisément des autres. Il savait donc que les prochaines masses rocheuses n’étaient qu’à une ou deux lieues de là. Mais cela n’avait plus grande importance, la nuit étant tombée depuis un petit temps déjà. Dur paradoxe que ce désert. La journée, on y crame, la nuit, on y grelotte.
Rapidement lesdites masses rocheuses furent en vue.

- Fils numéro deux. Dit-il pour attirer l’attention de son confrère qui chevauchait à sa droite. On va s’y arrêter deux heures, manger un peu et faire une liste précise de nos rations. Préviens la troupe !
- Bien, Chef.

Ainsi à l’abri d’un vent glacial, il laissait un peu de repos aux deux captifs qui venaient de voyager dans un inconfort certain pendant dix heures d’affilée, avec quelques courtes pauses entre-temps. Les moins tenaces de ses hommes accueillaient également cette pause avec un certain contentement.
Au bout d’un moment, il s’approcha des prisonniers et trancha leurs liens.

- Nous sommes au beau milieu du désert. Libre à vous de vous enfuir.

Leur dit-il simplement. Ils devaient savoir que sans vivres, sans eau, ils ne survivraient pas à un tel périple. Leurs seules chances de survie étant de rester auprès de ces bandits. Ou bien d’essayer de les détrousser de quelques portions de nourriture et d’eau, ce qu’Arbonacast leur déconseillait fortement s’ils ne voulaient pas faire le reste du voyage avec un ou deux bras en moins.
Discutant avec son second, le Fils numéro deux, sur l’état de la troupe, leur nombre exact, leur santé, les vivres, les réserves d’eau, et d’autres domaines du genre , il goûtait régulièrement l’air de sa langue, aux aguets. On n’était jamais trop prudent.


Dernière édition par Arbonacast le Ven 27 Fév - 1:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeVen 27 Fév - 0:41

Les gants de métal passèrent sur la surface du casque en le caressant, comme si il eut s’agit du visage d’un être aimé, la silhouette imposante et entouré de cet aura inextricable de noirceur était toujours assise sur les marches du piédestal de marbre, sa longue traîne de velours rouge ourlée de noir était étalée sur les marches circulaires en épousant les formes comme si elle était un tapis d’apparat, un profond souffle monta… comme si un vent glacial passait dans les gorges abyssales de l’Hadès pour venir se répercuter sur les murs obscurs et sans forme de la salle… Le dieu d’En Bas soupirait…

« Que pouvais je alors dire… ? Elle m’attendrissait, cette jolie petite chose… Même couverte de terre et de boue et les cheveux grisâtres de poussière, elle restait un ange… éperdue… craintive… N’importe quel homme digne de ce nom en serait tombé amoureux… et pourtant… » sa main s’entrouvrit alors que de fines runes rougeoyantes parcoururent ses paumes métalliques… signe de colère, signe de puissance affleurant à même l’armure glacée et impénétrable , ses doigts se crispèrent et son poing ganté se ferma, courbant l’espace même de la salle comme si elle eut elle-même résidé dans le creux de sa main…

« Même encore tu me hantais, mon tendre amour… Dans ses yeux je ne voyais que ton regard, tes yeux, eux… n’étaient plus que dans mes souvenirs…. Comme tu me manquais… comme tu me manque… » aucun nom ne passa par les lèvres de l’être qui se laissa aller en arrière pour se caler contre la parois de marbre du mince pilier où reposait son cœur éternellement palpitant sous sa chape de cristal… La silhouette de son visage couvert par ses longs cheveux se dessina dans l’ombre, soulignant son nez fin et la forme de ses lèvres entrouvertes… seuls ses yeux flamboyant ressortaient pourtant de l’abîme de noirceur émanant de lui…

« Et bien que cette belle petite fleur ne m’inspire aujourd’hui que mépris et dégout, j’en étais venu à penser qu’elle seule, dans ses grands yeux humides et apeurés, pouvait me faire oublier la souffrance de ne jamais t’avoir pour moi seul, puisque le sentier de notre mère tu avais décidé de suivre… pute égoïste que je chéris tant, toi… J’ai alors décidé de me mentir… me dire que je ressentais une attirance pour elle, semblable à celle que j’avais, j’ai et aurai toujours pour toi mon amour… Tentant de me convaincre que ma passion dévorante et interdite pour toi n’étais que le fruit d’une adolescence turbulente et sans autre fille à avoir rencontré, il fallait que je me berce dans cette illusion rassurante… il fallait que je tente de me convaincre que je pouvais t’oublier… à travers elle…. » un nouveau soupir passa entre ses lèvres, faisant vibrer les mèches d’ébène de sa chevelure… faisant par la même occasion rendre leur dernier souffle à quelques créatures vivantes de part l’univers, ainsi en était il… Ses doigts d’acier se recroquevillèrent dans les orbites de son casque tandis qu’il le tenait de ses deux mains, bras calés sur ses genoux…

* * * *


J’avais donc simplement souris… souris à sa demande naïve… que croyait elle donc.. ? La laisser partir ? Eux ? Les prenait elle pour de simples humains capables de compassion.. ? Rien en eux n’était humain… la question n’était pas morale ou sociale… non, le fait est que rien n’existait de commun entre nous et eux, comme deux entités voués éternellement à ne jamais se comprendre, à ne jamais pouvoir cohabiter… c’était doute la raison profonde pour laquelle le Roi-Lézard, un être mystique que je ne connaissais alors pas, et dont je n’avais que vaguement entendu parler dans les contes pour enfants, aspirait tant à la destruction totale de l’humanité… Gaïa n’était simplement pas faite pour que nos deux races cohabitent, avant la haine séculaire et l’instinct de tuer propre à chaque race face à une autre différente, c’était surtout une question de destin, de survie…. Eux ou nous… nous ou eux…

« La mer.. ? » avais je fais à voix basse… pourquoi cette question ? Perplexe et comme abasourdi par la surprise de cette question je n’en était pas moins inconsciemment reconnaissant à Luela de me poser cette question, m’éloignant de la situation présente et me propulsant vers ces contrés lointaines que je ne connaissais pas et souhaitais tant connaître…

« Non… mais on va la voir bientôt… » fis je avec un air rêveur et heureux…

« Ma mère… » avais je commencé nostalgique, je ne pensais alors qu’à toi, Enyo…

« Ma mère m’a souvent dit que la mer était comme un grand lac… sans fond et sans limite, puissant et indomptable, capable d’engloutir les terres et d’emporter les navires les plus puissants, comme l’échine d’un cheval au galop… et que des monstres et des créatures incroyables le peuplent… l’Océan vient s’échouer sur les bords d’Ayacrost pour le rogner chaque jour et l’engloutir à la fin des temps… elle me disait cela aussi… en y repensant je crois qu’elle n’aimait pas ça… » fis je en une sorte de petite confession… La répulsion que semblait avoir Yshtaro pour l’océan semblait au contraire stimuler mon intérêt pour lui, sans doute par esprit de contradiction…

« Peut être que je m’installerai sur la côte comme pêcheur… vas savoir… » avais je fais en riant légèrement…

La nuit était tombée progressivement alors que nous parlions, et seule les flammes dansantes que tenaient différents cavaliers qui faisaient marcher lentement leurs montures fatiguées nous éclairaient… La dernière demande de Luela me fit ouvrir des yeux ronds, et je repense encore à quel a été alors mon soulagement que la semi obscurité qui nous entourait dans la nuit ne lui permit pas de voir que mes joues se coloraient d’une faible teinte rosée…

« ………. » je m’étais forcé à fermer les yeux et à tourner la tête d’un air dédaigneux, soufflant des naseaux avec mépris

« Peuh ! » j’avais néanmoins fini par rouvrir les paupières et faire tourner doucement mes yeux pour regarder ce qu’elle faisait… elle me scrutait toujours… attendant ma réponse…

« Euh… je… enfin c’est… hem ! » je ne saurais dire si j’étais à cet instant troublé par la situation et en proie à une timidité quelconque ou si je m’imaginais avec hystérie qu’elle me faisait une déclaration d’amour… et quand une femme vous regarde comme ça, qui plus est allongée à vos côtés, peu importe que nous étions sur le dos inconfortable et remuant d’un coureur des dunes, un seul d ésir traverse votre esprit : l’embrasser… Je n’étais alors qu’un pauvre gamin sans aucune expérience particulièrement gratifiante ou recommandable, je n’avais connu jusqu’alors de façon charnelle qu’une femme, et même pas humaine qui plus est… j’étais balourd et craintif, et la frustration que j’avais subi avec Enyo durant toute ma jeunesse n’avais pas arrangé la chose…

« Euh… attends… juste… ne bouge pas… » avais je fais d’une voix hésitante… j’avais tendu mon visage vers le sien, entrouvrant mes lèvres… Etrangement, bien qu’en proie au doute et à la timidité, je n’éprouvais aucune crainte à tenter de l’embrasser…

« Bouge pas… » avais je fais alors que mon souffle parcourait ses lèvres… et alors que j’allais la frôler, ne me rendant même pas compte que la bête sur laquelle nous étions n’avançait plus, je vu brusquement soulevé de son dos et écarté de Luela…

« Heyyyy !! » avais je fais alors qu’on me mit debout sèchement sur le sable d’une dune, on fit de même avec la jeune femme… un vent frais me fit grelotter et je serais mes bras ligotés de mon mieux autour de mon corps…

« Putain de merde de bordel de cul… où est ce qu’on est ? » avais je demandé sans qu’on me réponde… apparemment les ophidiens planifiaient de monter un bivouac ici dans le creux de ces dunes où émergeait un affleurement rocheux… J’avalais un peu ma salive, ma gorge était sèche… les yeux et les joues de Luela creusés par la fatigue et ses lèvres toujours aussi désséchées…

« Y’a peut être une source dans le coin, non ? J’AI SOIF !! » avais je terminé en hurlant puisque les hommes serpents occupés à aménager les lieux feignaient toujours de ne pas m’écouter, je montrais les dents, haineux et rageur…

La silhouette imposante de leur chef se profila bientôt tandis qu’il s’approchait de moi, je fis un simple sourire crispé en reculant..

« enfin pas tant que ça hein… jpeux attendre… pas de problème ! » j’avais finis par reculer jusqu’à mettre Luela entre lui et moi..

« C’est elle qui me bassine pour boire, elle me casse les pieds depuis tout à l’heure… » avais je menti avec empressement, si une claque tombait, elle serait pour elle, enfin il fallait qu’il ne l’abime pas trop cette petite fleur… J’avais fermé les yeux en serrant les dents quand soudain je les rouvris en découvrant que mes liens et non ma gorge avaient été tranchés… Les paroles du tronc d’arbre couvert d’écaille nommé Arbonacast avaient été simples et explicites, et il avait bougrement raison le salopard… j’étais, enfin, nous étions bien plus en sécurité à leurs côtés que seuls dans ce désert…

« Ouais ouais… nous prends pas trop pour des cons non plus… tu veux que je te remercies ? » avais je demandé avec colère sans aucune espèce de gratitude… Il était clair que Luela n’avait pas pu comprendre la raison de son acte ni même ce qu’il venait de nous dire, je projetais de dire à la jeune femme que le gros lézard l’avait fais par respect et crainte pour moi, s’étant rendu compte à quel point j’étais dangereux, ainsi elle n’en serait que plus admirative à mon égard…

« T’inquiètes, je gère » avais je fais d’un air sur et d’un petit geste de la main en me tournant vers elle

« Elle a soif ! Mais elle boira pas si je bois pas non plus ! On est solidaire ! » avais je fais les poings sur les hanches à l’adresse du colosse
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeVen 27 Fév - 18:22

La chaleur avait diminué avec tant de vitesse que désormais, les vents qui sillonnaient les dunes n'étaient ni secs ni arides, et imposaient des grelottements à l'Esclave. Changement de température qui ne devait pas gêner les gros Lézards écœurants qui semblaient converser tout le long du parcours. Cependant, Luela n'avait pas à s'intéresser aux sifflements des Créatures Ecailleuses autour d'elle : Rimoa livrait une partie de son passé, et, curieuse ou sans doute émue d'avoir à le faire parler de sa mère, la jeune femme l'avait écouté avec nostalgie. Comme si l'évocation maritime pouvait alléger les tensions imposantes qui régnaient depuis leur captivité, et faire souffler une brise fraiche, euphorisante, pleine d'espoir.

Une bâtisse de pêcheur, quelques embarcations, et un immense lac aux vagues luisantes sous le soleil : voilà l'image que l'humaine avait dans les yeux. Imagina-t-elle le retour dans la maisonnée d'un Rimoa vêtu de lin et les bras chargés de paniers d'osier pleins de poissons, s'imagina-t-elle l'attendant prêt de l'âtre ? Elle même en n'était pas certaine, mais ce fut un éclair bienheureux qui passa dans ses yeux.

Si l'expérience manquait au Sang Mêlé, Luela attestait d'une candeur immaculée, et les allures de Chevalier comme de Brigand de Rimoa étaient une alchimie qui aurait pu charmer n'importe quelle vierge dans cette situation. Un aparté qui se prolongea alors qu'il lui conseillait de rester immobile, et Luela cilla en le voyant s'approcher... Son souffle courtisa ses lèvres, et un sourire allègre se peint sur la bouche de l'Esclave. Allait-il l'embrasser réellement ?

Mais le vent gelé baisa la pulpe de ses lèvres, elle ouvrit les paupières, intriguée, et constata qu'elle volait... Soulevée dans les airs, à l'instar de Rimoa, elle se retrouva bien vite au sol, ses jambes peinant à supporter son poids rachitique et il lui fallut plusieurs secondes pour récupérer son équilibre. L'énorme Homme Serpent se tenait là, ses tympans se crispèrent à l'entente des stridulations effrayantes qu'il prononçait, sans qu'elle sache comprendre le moindre sens à ces balivernes. Son compagnon hurla sa soif, recula jusqu'à laisser Esclave face au Monstre. Craignant les réactions du Reptile, alors que Rimoa s'était montré trop ambitieux, elle sentit son coeur paniquer de devoir assumer les erreurs du jeune homme.

« J'ai... Je n'ai pas soif... » Murmura-t-elle avec si peu de force et de conviction, que personne ne dut entendre qu'elle avait ouvert la bouche. Penaude et tremblante, elle ferma fermement les paupières lorsque l'Homme Lézard se mit à bouger.
Alors qu'elle attendait une violence, un coup, une injure dans cette langue inconnue peut être, elle s'étonna de la longueur des réactions, et sentit enfin un contact. Ce fut cependant surprise qu'elle réouvrit les yeux, constatant qu'on venait de briser ses liens. Elle était libre ? Un regard en arrière lui permit de découvrir que Rimoa aussi n'était plus ligoté. D'une crédulité pathétique, elle ressentit immédiatement l'enthousiaste de la Libération : peut être avaient-ils renoncé, en fait ?!

Et les mots de l'Humain vinrent agrandit ses yeux : il parlait de remerciements, était-ce réellement la fin de leur captivité ou... ? Les autres Respiles s'affairaient à constituer un campement, la nuit était froide, et les haillons de l'Esclave ne couvraient pas grand chose, cependant, il n'était plus l'heure d'être pudique, elle avait perdu toute envie de se cacher depuis sa longue période de captivité. Alors que Luela accueillait le chuchotement de Rimoa, elle se sentit plus rassurée : il semblait avoir la situation en main, peut être que le Chef des Lézards avait un autre plan ?

Voici qu'il réclamait à boire... Ce n'était pas une mauvaise idée, et bien qu'elle ait déclaré le contraire, son corps était desséché et elle aurait donné n'importe quoi pour avoir quelques goutes à se mettre dans la gorge et le visage. Une bonne toilette aurait été un luxe inestimable, une bassine d'eau, ou juste un petit puits, de quoi retirer la boue, la poussière, le sable... Mais l'Esclave ne comptait pas en faire la demande, trop apeurée par ces Bêtes.
Les yeux de la jeune femme s'arrêtèrent sur trois Hommes Serpents qui soufflaient sur des braises, se préparant à faire rôtir d'énormes scarabées... Elle déglutit, et s'approcha de Rimoa, qui se tenait fièrement face aux Ecailleux, en se hissant sur la pointe des pieds pour lui souffler le plus discrètement possible :

« Tu peux leur demander à manger aussi... » Puisque le jeune homme semblait tant audacieux, et qu'il avait réussi à les faire libérer, il pouvait peut être faire en sorte qu'on les nourrissent, et qu'ils puissent se décrasser, non ?
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeMar 3 Mar - 0:16

Voilà un acte qui le conforta dans sa certitude. Les deux jeunes gens n’étaient pas mariés. Arbonacast le savait, mais désormais, cela ne faisait plus aucun doute. Il suffisait de voir le mi-amazone tenter d’embrasser la donzelle pour s’en convaincre. Depuis quand faut-il faire des tentatives pour embrasser sa femme ?

Le petit Rimoa avait tendance à se croire en terrain conquis. Et cela irritait quelque peu le seul Chef des environs. Depuis quand un prisonnier donnait-il des ordres, faisait des réclamations ? Voilà qui dérogeait à un état d’ordre militaire. Quand on est captif, on ferme sa gueule et on prie pour s’en sortir sans trop de casse.
Mais non, lui ne pouvait s’empêcher d’ouvrir son clapet à tout bout de champ.
Il fallait arrêter ça.
L’Homme-Lézard cracha au sol et se gratta le menton, l’air détendu. De sa voix puissante et rauque, il lâcha quelques mots.

- Z’avez l’air de vouloir imposer votre loi, les enfants. Chez nous, il n’y a qu’une seule façon de régler ça.

Le patriarche du Clan fit deux pas sur le côté et prit une arme fixée sur la selle d’une monture. Revenant vers les deux jeunes gens, il leur lança le Mauler qui atterrit à leurs pieds. Sans nul doute, l’arme n’était pas faite pour des humanoïdes de leurs constitutions. Légèrement plus grande que Luela, elle arrivait au niveau du thorax de Rimoa.
A son tour, Arbonacast glissa sa main dans le dos et dégaina son propre Mauler.

D’un coup, en un instant, il fit ressentir toute son envie de tuer. Une envie si forte, si intense, qu’elle ne tarda pas à déclencher les vives réactions des Hommes-Serpents, doués d’un instinct animal plus fort que les captifs. Les têtes se tournèrent vers la scène. Arbonacast, le Chef, légèrement voûté, allait passer à l’attaque. Indéniablement. Dans ses yeux bouillonnants défilaient de sanglantes images. Ni haine, ni antipathie. Juste un malsain désir de violence.
Il plia les jambes. Sa musculature se dessinait précisément au cours de ses mouvements.
Puis vint sa détente.
Deux mètres septante et trois cent kilos de force brute qui s’élevaient dans les airs. Un saut court, plus en longueur qu’en hauteur. Alors qu’il fendait les vents, il fit tournoyer son Mauler. D’un demi-cercle le bout de métal rustique qui composait la lame se trouva dans son dos. Sa main droite vint rejoindre la gauche sur le manche. Cela n’annonçait qu’une chose : Une attaque verticale, toute en puissance.
D’un bond, il avait couvert la distance qui le séparait de l’humaine et du mi-amazone placés côtes à côtes. Cherchant l’intimidation plus que la blessure, il visa l’étroit espace entre ses prisonniers. Tant pis pour eux s’ils laissaient traîner leurs bras.
Arbonacast rabattit alors son arme avec une telle vigueur que peu ici présent pourraient se vanter d’y résister.
Le temps que mit la Bête pour fondre sur ses proies fut relativement minime. Aidé d’un corps forgé pour – et par - le combat, l’assaut fut concis mais impressionnant.
L’impact souleva le sable comme un vent violent soulèverait n’importe quelle feuille morte.

L’agitation et l’atmosphère oppressante retombèrent en même temps que les masses de grains jaunes. C’était la dernière intimation non violente physiquement qu’il était capable de faire. Après, il se retrouverait obligé de sévir. S’il montrait à ses hommes qu’il ne savait pas contrôler deux faibles mammifères, sa réputation en pâtirait. Pour le maintien du clan, il ne pouvait se le permettre.
Rangeant son arme dans son large dos, il s’adressa à ses prisonniers, comme si rien ne venait de se passer.

- Si vous avez soif ou faim, libres à vous de vous joindre à un feu de camp, quelques uns de mes frères pourraient avoir pitié de vos faibles carcasses. Les autres, par contre, préféreront vous empaler sur un pique et vous faire cuir à la broche. Choisissez bien.

Sur ce, il tourna les talons et rejoignit un des feux de camp près duquel il ne tarda pas à allumer l’une de ses longues cigarettes. La troupe était partie pour deux heures de repos. Ensuite, ils reprendraient la route.
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeVen 6 Mar - 23:21

Mes cheveux s'était soulevés d'un coup alors que le nuage de poussière et de sable soulevé par l'attaque de l'ophidien retombait peu à peu....

"Kof kof!" avais je toussé en tenant un poing devant ma bouche... j'étais droit comme un "I" et nullement impresionné, pourquoi l'aurais je été? Je connaissais le gros machin, je connaissais ses façons, plus encore j'avais grandit ici et ce n'était pas ma première confrontation avec les hommes-serpents... surement que la jolie petite Luela était terrorisée et tombée sur les fesses, mais de mon côté je me contentais de gratter dans le fond de mon oreille avec mon petit doigt, l'air incommodé par une quelconque saleté... Je reniflais avec dédains et affichais de nouveau mon sourire de petit connard sur de lui, je me souviens que je n'avais peur de rien à cette époque, et pour cause, je ne connaissais rien, si ce n'est pas grand chose, doublé par une stupidité propre à la jeunesse et la fougue, était je aux portes du suicide, je n'en avais cure...

*Et maintenant t'essaies quoi? Un numéro de trapèze pour étonner la galerie?* avais je pensé sans oser pour autant le persifler... Nous étions à l'extreme limite, nul doute qu'Arbonacast aurait fini par nous tuer sans hesitation pour maintenir son statut de chef.. J'avais simplement epousseté ma veste et secoué mes cheveux en toussant légèrement...

"Désolé j'ai pas de monnaie pour le spectacle..." avais je murmuré, je n'avais meme pas esquissé le moindre mouvement vers le monstrueux mauler qu'il m'avait lancé en guise d'arme de duel... je savais pertinement qu'avec ma démarche de crevette je ne pouvais en aucun cas soulever ce truc...

"Non merci on a pas faim!" avais je simlement fais avec hostilité, je savais pourtant dans un coin de ma tête que la jeune fille Luela mourrait de faim mais il fallait sauver les apparences et conserver notre honneur... De toute façon j'avais un plan, il était temps de lacher ces gros tas de merde écailleux et partir...

"T'en fais pas, j'ai un plan..." avais je chuchoté à Luela avec un air roublard, lentement et l'air de rien je me baissais pour enfoncer ma main dans le sable, serrant une poignée dans mon poing, mon plan d'évasion était inattendu et fou, donc avait toutes les chances de marcher, à vrai dire je m'en foutais, j'avais envie de leur faire une crasse et de briller aux yeux de la belle que je m'étais fais un devoir de charmer le plus souvent possible pour qu'elle me mange dans la main...

"Haha! J'ai gagné!" fis je en me relevant, brandissant mon poing fermé d'où coulait du sable fin... La silhouette loourdaude d'un ophidien qui allait se joindre au feu de camp se rapprocha néanmoins, se penchant de toute sa hauteur vers ma main, curieux et hargneux

"T'as gagné quoi avorton?" mon sourire s'agrandit alors et tout se passa trés vite...

"Ca!!" fis je en lui envoyant le sable dans les yeux, il porta ses doigts crchus à sa face de lézard, jurant comme un charretier...

"Sale petit....!!" les secondes suivantes j'étais en train de pousser le lourd mauler toujours planté dans le sable dans sa direction et le fit basculer vers lui... manquant malheureusement son crane le manche lui écrasa néanmoins le bout d'une patte, le faisant hurler...

"Ouargh!! Saloperie!!" fit il en se tenant la patte, pret à tomber au sol...

"Haha!! Crève ordure!" fis je avec un plaisir sans borne, montrant un sourire toute dent déhors et les yeux étincellant de malice... je pivotait sur moi meme et empoignait une main de Luela en me précipitant vers un coureur des dunes attaché à un piquet de bois...

"viens vite!!" je la jetais par dessus l'encolure du reptile à long cou et montait dessus maladroitement en tirant sur les rênes...

"Yahaaa!!" aussitot le reptile partit en trombe et fonça à travers les petites dunes qui entouraient le bivouac...

"Ouh putain!!" fis je alors que je pendait en travers, incapable de maitriser l'animal ni de me stabiliser dessus.... néanmoins je tendais une main vers la silhouette d'Arbonacast là bas qui devait nous regarder comme tous ses congènères, levant mon majeur en fermant mon poing

"Cale toi ça mon gros!! ahahaha!" lançais je en ricanant.... Bientot le coureur se mit à galoper vers le sommet d'une dune d'où le bivouac ne semblait plus être qu'ne petite flammes au creux de l'obscurité, à environ 250 mètres... J'étais suspendu au cou de l'animal alors que mes fesses pendaient dans le vide... foutue bestiole.... Il finit par se stopper en poussant deux trois croassement strident... et je tombait lourdement au sol sablonneux... Me relevant avec douleur je contemplait la direction du bivouac sans que mon sourire de fanfaron ne me quitte... m'avançant je criais dans le vide....

"Alors bande de tas de merde!! Vous etes bien baisés hein? Hein?!?" fis je en me mettant à danser le long de la crête de la dune, me dandinnant au clair de lune... Je finis par détacher ma ceinture et pointer mes fesses nues dans leur direction...

"Hey! Gros Tas!! Viens embrasser le cul de ton seigneur! Le Grand Rimoa! Maître du désert et du monde! Ahaha!" je remontais mon pantalon en ricanant, jetant un oeil qui jubilait à Luela

"Hey! T'as vu comme on les a niqué?"
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeLun 9 Mar - 21:13

« Youhouuu ! » Sautilla la jeune femme. Dans sa tête, elle revoyait encore les folies qu'ils venaient d'accomplir. Si elle n'avait pas été du côté de Rimoa, sans doute Luela aurait elle supplier qu'on lui laisse la vie, au moment même où elle avait vu l'énorme carcasse du Lézard bondir sur eux, elle avait prié tous les Dieux qu'elle pouvait connaître, en inventant un ou deux au passage, pourvu qu'elle ne soit pas réduite en poussière, en sable des dunes, par les griffes terrifiantes du Chef des Reptiles, et tranchées brutalement par cette épée (elle n'était en rien experte des lames), qui était à elle seule une raison de prier bien plus fort encore.
Pourtant, même si ce fanfaron d'humain à ses côtés avait immédiatement paru sûr de lui, audacieux face aux Hommes Serpents, sifflant sans doute des insultes qu'elle pouvait supposer à entendre le ton que répondait les sifflements de celui qui s'était approché d'eux, l'Esclave songeait déjà qu'il s'agissait là d'une pure folie, et que Rimoa les menait désormais droit vers leur tombeau.

Mais elle fut épatée, subjuguée par les bondissements de cabri, les courses, les hurlements de défi, les audaces, les coups de maître que le jeune homme exécuta, avec une chance effrayante. Elle suivit la scène en sursautant, en tremblant, en poussant des gémissements paniqués ou émerveillés par les exploits du garçon. Et elle s'était retrouvée sur l'encolure d'un Coureur, ballottée encore en tous sens alors que l'animal était talonné par Rimoa avec ferveur et prenait la fuite au grand galop. Luela détestait le rythme de la bestiole, rapide et inconfortable, mais elle fut bientôt transportée par l'ivresse de la fuite, le vent froid glaçait la peau et le sable volait et venait brûler les yeux, mais la sensation juvénile et naïve d'être désormais totalement hors de danger la submergeait.
Oubliés désormais les embûches que les dunes pouvaient cacher habilement, la sensation de faim effroyable qui secouait son corps, et la fatigue qui la rendait fiévreuse, l'Esclave tirait sur les peaux à vif de ses lèvres pour sourire de toutes ses dents.

Elle allait encore pousser un exclamation de joie lorsqu'un hoquet l'en empêcha, devant le spectacle que Rimoa offrait aux lointains Hommes Lézards. Mais bientôt, il referma sa ceinture et les joues rosies de la jeune femme purent s'affaiblir, alors qu'elle levait les bras en l'air en signe de victoire.

« Je crois que tu les as bien eu ! » Gloussa Luela, qui avait pour Rimoa, un regard plein d'admiration. Quel sentiment béat eut-elle en tête lorsqu'elle vint se serrer contre le torse adolescent du jeune homme pour l'étreindre brièvement, tout en sautillant comme une puce. « Tu nous as sauvé ! » S'extasia-t-elle, avant de cesser ses attestations candides pour poser ses yeux encore plein de cette contemplation d'idole sur l'animal qui avait servi à leur évasion grandiose.

Mais le Coureur semblait vouloir voguer vers d'autres activités, il se mettait en marche, avant, certainement, d'accélérer pour redescendre de la butte. L'Esclave fit quelques pas dans sa direction d'un pas lent, tendit la main en claquant la langue pour l'amadouer... Mais comme la bestiole ne paraissait pas réagir à ses sollicitations, Luela s'impatienta et s'avança plus encore, rendant le Reptile susceptible. Il gratta au sol de la patte, l'oeil furieux, et indiqua d'une cri strident que si elle approchait plus encore, il ne répondrait plus de rien... Pourtant, la jeune femme n'avait pas l'intention de laisser s'enfuir un moyen de locomotion si précieux, et, voulant bondir sans en avoir la force, donna l'impulsion sur ses jambes sans que celles-ci ne puissent suivre le mouvement : la Bête s'élança au galop alors que Luela agrippait de justesse les rênes, se faisant emportée par la course de l'animal et tous deux dévalèrent la pente raide de la dune.

Griffée par les grains et frigorifiée par le sable nocturne, la jeune femme appela à l'aide, chercha à détacher sa main qui s'était prise dans le cuir du licol, alors que chaque membre sembla s'éveiller à elle comme une source continuelle de douleur... Elle se débattit finalement assez pour faire stopper le Coureur, mais à la vérité, il était descendu de la Dune, ce qui semblait son objectif... Lorsqu'elle ouvrit les yeux, rougi par le sable, Luela découvrit pourquoi le Reptile avait souhaité si ardemment rejoindre ce côté-ci de la butte : un Oasis trônait là, caché entre les reliefs désertiques, quelques buissons verdoyants, une colonie de palmiers, de beaux rochers plats pour s'abriter du froid et même, luxe des luxes, un point d'eau.

L'Esclave n'en crut pas ses yeux et sautilla sur place, se tournant pour héler Rimoa, tout en serrant fermement la bride du Coureur qui semblait maugréer.

« Viens ! Viens !! J'ai trouvé quelque chose ! »
Fit-elle avant de prendre soin d'attacher la lanière de cuir de l'animal autour d'un tronc peu large, leur garantissant sa proximité. En attendant la venue de Rimoa, Luela débuta son exploration des lieux, jubilant et louant les Dieux qu'elle avait peu de temps avant maudit de leur accorder un tel miracle. Ses premiers pas allèrent vers l'eau, elle était morte de soif, et désirait un bain plus encore qu'un lit.

En approchant, elle déchanta : ce point d'eau semblait presque asséché... Déçue, elle s'engagea cependant dans l'onde et en une seconde, poussa un gémissement d'aise : ce qu'elle prenait pour une maigre marre était assez profond pour qu'elle puisse, en deux pas, avoir de l'eau jusqu'aux genoux !

« Aller, dépêche-toi ! » S'impatienta-t-elle, avant de se tourner en sursautant. « Tu m'as fait peur... » Souffla-t-elle, essoufflée. Elle ne l'avait pas entendu arriver, comme s'il avait voulu la surprendre, et cette attitude l'avait effrayée...
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeMar 3 Juin - 0:46

J’avais les sinus qui me brûlaient, je m’en souviens, cette espèce de reptile que l’on avait volé aux ophidiens soulevait un nuage de poussière derrière lui à chaque foulées… Une des nombreuses autres choses que l’on apprend en grandissant dans ce néant de sable et de rocher c’est que l’énergie corporelle doit être économisée au maximum… ne pas courir, éviter les mouvements brusques… chaque gestes peut modifier votre espérance de survie… Cette course à dos de trotteur des sables avait donc été plus que désagréable…

« ……… » je n’avais rien dis, posant juste une main sur son épaule pour lui intimer silencieusement de rester où elle était, il fallait que je souffle… ralentir les battements de mon cœur… Je bénissais intérieurement les dieux que nous soyons en pleine nuit, car la chaleur et cet effort nous auraient tué d’épuisement dans l’heure qui suivait…

Mes yeux que la sueur brûlait scrutaient les ténèbres de la végétation éparse devant nous… Cette petite était dans un monde inconnu, peut-être à ses yeux merveilleux et… « exotique »… mais rien dans le désert n’est l’ami de l’Homme… rien… J’avais entendu tellement de récits, de légendes…

« Ca m’a l’air bon… t’éloigne pas… » avais-je simplement glissé à voix basse… fixant les dattiers qui s’élevaient au milieu des buissons et plantes grasses, je cherchais une quelconque antenne ou chose s’y apparentant…
Les Grandgousiers, ou « fausse oasis », sont des choses bien connues des gens du désert. Ces insectes gigantesques restent à l’affut parmi les dunes, enfouis dans les sables, leur gueule grande ouverte dans un entonnoir naturel où les eaux de ruissellement s’accumulent progressivement, attirant les être assoiffés qui périssaient aussitôt dans ce piège mortel… Ces merdes peuvent rester à l’affut des 10aines et des 10aines d’années jusqu’à sentir la chaleur d’un être vivant… autant être sur que ce point d’eau, aussi maigre soit il, en soit vraiment un…

Ce danger étant écarté il en restait néanmoins un… les ophidiens avaient peut être pisté nos traces…
Avançant pied nu sur les abords de la mare, je laissais mes pieds s’enfoncer dans la vase avec un plaisir non dissimulé, quelle fraîcheur…

« Han putain… » tombant à genou je trempait mon visage dans l’eau marron et limoneuse, le ressortant en essuyant mon visage…. Un croassement guttural me tira de mon extase, regardant par-dessus mon épaule je jetais un coup d’œil vers le trotteur qui tirait sur sa sangle, faisant tanguer le palmier où la fille l’avait accroché…

« Ta gueule ! Gros tas de merde ! » avais-je lancé… Ce truc avait-il bon gout si on le rôtissait ? Je commençais à m’interroger là-dessus…
Quelques grillons avaient élu domicile dans les buissons nous entourant et leur chant qui emplissait l’air avait quelque chose de rassurant…
Le ciel nocturne des steppes était limpide, les étoiles blanches et bleutées brûlaient tout là-haut, innombrables vers luisant accrochés à la voute céleste, au milieu la déesse lune se balançait en un majestueux croissant laiteux… Regardant son reflet dans l’onde peu profonde je plissais bientôt les yeux de méfiance en voyant une autre lueur : une lumière chaude et rougeâtre, celle d’un feu de camp… apparemment sur une des rives opposées, masqué par les broussailles près d’un bras mort…

« Reste ici et surveille ce truc… » lui avais je dis au creux de l’oreille en désignant le reptile, je devais aller voir… Et si les ophidiens nous arrivaient dans le dos pendant ce temps j’étais certains que les glapissements qu’elle ne manquerait pas de pousser me préviendraient…

Une autre des nombreuses règles de la vie dans le désert est que nul ne doit partager un point d’eau avec autrui sans se faire connaître… Cette tradition millénaire permettait aux voyageurs, pèlerins, marchands, de tisser des liens et créer ainsi une communauté sans cesse renouvelée, elle brisait aussi les éventuelles méfiances face aux étrangers… Les oasis sont des sanctuaires ici, un îlot de survie dans ces immensités, la violence et les combats y sont proscrits, pour le bénéfice de tous…

Longeant la rive, j’écartais d’une main les palmures d’un arbre pour découvrir ces voyageurs, 4 voyageurs… M’accoutumant à la lumière vive des flammes j’arrivais à les détailler quelque peu… 3 hommes et une femme… Ses oreilles pointues et sa peau sombre comme la cendre me prévinrent tout de suite qu’il s’agissait d’une drow, les yeux perçant de l’elfe noire furent les premiers à me fixer.. elle était plutôt belle, sa main s’était portée à une kriss fichée dans sa ceinture… je levais alors les mains en signe de paix…

« Woow… bonsoir… bonsoir à vous… jvous veux pas de mal… » dis-je en m’efforçant de sourire…

« Bien le bonsoir… » me répondit la voix d’un des hommes, tournant mes yeux pour regarder l’homme allongé sur le flanc face au feu… sa peau était plutôt claire, ses cheveux noirs et une fine barbe…

« On ne s’attendait pas à partager ces lieux avec quelqu’un… vous êtes seul ? » me demanda-t-il en recrachant un peu de fumée avant de mordiller à nouveau l’embout en métal de son narguilé… il portait des vêtements amples, de fines sandales et une sorte de turban léger cachant à peine ses cheveux longs… Le 2ème homme, ayant l’apparence d’un vague mercenaire désabusé m’avait rapidement jeté un regard avant de se concentrer à nouveau sur l’écorchage du petit lézard qu’il tenait… une épée restait posée contre son épaule et calée entre ses jambes…

Le troisième gars m’inquiétait un peu plus… l’œil vif mais torve, une sorte de rictus malin sur son visage glabre… la lueur des flammes dansait sur son crâne rasé et les anneaux de ses oreilles… il avait tout l’air d’un quelconque soudard du sud…

« Non… ma… ma femme est avec moi… » avais je simplement répondu avant de reculer pour m’approcher du coude de la rive, essayant de me pencher pour distinguer la silhouette blanche de la fille… comment s’appelait elle déjà ?

Sifflant deux fois j’essayais de lui faire signe…

« Viens ! »
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeJeu 19 Juin - 22:34

Luela avait à peine eu le temps de récupérer de l'eau dans ses mains en coupelle pour la passer sur sa nuque, à la manière ingénue des jeunes filles qui cherchent à ne pas choquer leur peau par le contact de l'onde. Elle avait conscience qu'il était proche d'elle, et, la rivière, la fuite lointaine, la nuit, l'adrénaline qui retombait, la fatigue aussi, tout ceci rendait Luela plus émotive. Elle avait, une seconde, espéré qu'ils puissent échanger quelques mots, mais d'abord le juron envers le Coureur, puis l'attention que Rimoa porta au loin, finirent de lui assurer qu'il faudrait certainement encore courir.

Aussi ne retint-elle pas un soupir, déçu certes, mais aussi éreinté. Sa peau avait cuit au soleil, était brûlée, tuméfiée par endroit, sèche souvent, des plaies et même des croutes, des gerçures... et désormais que l'astre du jour avait décliné, la nuit s'installait beaucoup plus froide. En voyant s'éloigner l'adolescent, l'Esclave frissonna. Elle eut voulu lui crier de ne pas s'en aller trop loin, de rester auprès d'elle... Mais elle craignait trop de le gêner, et plus encore, de le décevoir.

Sans se l'expliquer, Luela prenait nombre des attitudes de Rimoa pour des signes d'attention, pour la protéger, quand il disait "ne t'éloigne pas". Un instant plus tard, elle ne le voyait plus, l'obscurité l'avait enveloppé, et elle porta ses mains sales à ses lèvres, craintive. Elle pria qui voudrait l'entendre qu'il ne tombe pas sur une bête sauvage, un fauve, ou sur un abjecte lézard comme ceux qu'ils avaient fuis... Sa prière fut interrompue lorsqu'elle entendit sa voix, et Luela sursauta malgré elle.

Sans réfléchir au Coureur qui grattait le sol de mécontentement, la jeune fille se redressa et traversa la rivière comme elle put. A une dizaine de mètres de la provenance de la voix, Luela se stoppa, totalement crispée, les paupières sévèrement closes. Une... une bête l'avait frôler dans l'eau, elle en était sure ! Elle dut faire appel aux peu de forces qu'il lui restait pour ne pas geindre, et prendre sur elle. Une sueur froide plus tard, l'Esclave reprenait sa marche et contourna comme Rimoa avait dû le faire lui-même. Les lueurs rougeâtres de flammes se faisaient bien plus marquées derrière la végétation, ses yeux à elle n'avaient rien perçu de l'autre rive... Mais désormais, elle discernait correctement le contour du corps de son Sauveur.

"Quoi ?"

Imperceptiblement, son regard s'assura qu'il allait bien, et dépassèrent sa silhouette, inquiète, pour chercher des yeux ce qu'il voulait lui montrer. Arrivée à la hauteur de Rimoa, sur la berge, elle s'arrêta pour essorer comme elle put les haillons qui lui servaient de robe. Fait positif, les plaies de ses jambes avaient été nettoyées... Mais constata avec horreur qu'une sangsue s'était logée sur son mollet. Elle échangea un regard craintif avec le jeune homme, mais une odeur lui coupa toute réflexion... De la chair qui rôtissait... Luela remarqua seulement ensuite qu'autour de ce jeu où était piqué de tout son long une sorte de poisson-chat qu'elle ne connaissait pas, se trouvaient des êtres humains.

Un sursaut la fit tressaillir. L'un d'entre eux avait la peau noir, les cheveux clairs, des oreilles d'une taille anormale. Luela n'en avait jamais vu, mais on en parlait parfois... Elle s'aperçut seulement après qu'il s'agissait d'une femme. Elle, cependant, l'avait parfaitement vue, elle fixait la petite Esclave, et Luela se fit la réflexion qu'elle paraissait l'observer comme si elle la voyait en plein jour. Cette constatation lui fit froid dans le dos et elle fit un pas de côté pour se coller à Rimoa, ignorant qu'elle donnait ainsi du corps à son mensonge.

"Ce... " Murmura-t-elle. Étaient-ils dangereux ? Voici ce qu'elle aurait aimé demander. Mais elle voulait rester discrète et éviter d'offenser ces gens. Sa naïveté lui disait que, s'ils n'avaient pas été amicaux, ils se seraient déjà levés depuis longtemps pour les attaquer... Non ? Luela réalisa seulement alors qu'ils étaient les premiers êtres humains qu'elle croisait depuis bien longtemps. Son coeur se mit à tambouriner, et instinctivement, elle conclut qu'ils ne pouvaient être un danger. Elle avait trop souffert des hommes-lézards pour penser que ces gens puissent lui vouloir du mal ! Même cette... femme. C'était effrayant. Mais intriguant. La jeune fille ne pouvait s'empêcher de revenir sur elle dès qu'elle détournait les yeux.

"Euhm... Bonsoir." Elle s'efforça de sourire sans trop tirer sur la peau craquelée de ses lèvres abîmées. Son apparence fut soudain une grande honte pour elle. Elle n'y avait pas encore réfléchi, mais elle était maigre, sale, en guenilles. Ils lui semblèrent tous terriblement sûr d'eux. Mais Luela restait jeune et naïve...

"Pardonnez-nous mais nous sommes seuls, et perdus." Elle s'approchait en parlant, presque confiante. "Si nous pouvions juste..." L'un des hommes, un chauve, la fixait avec une expression étrange sur le visage, qu'elle ne sut analyser. Mais son regard la paralysa.
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeVen 20 Juin - 1:37

J’avais froncé les sourcils aux dernières paroles de la fille, quelle insouciance ! Déclarer comme cela à des inconnus aux intentions encore méconnues que nous étions seuls pouvait signer notre arrêt de mort, elle m’énervait… En fait elle m’énervait depuis notre rencontre, mais… elle avait quelque chose d’attendrissant, sans doute mes hormones passaient avant ma raison…

« Merci… » fis je simplement en hochant la tête en direction de l’homme qui m’avait accueilli…
Il avait plutôt l’air bienveillant, il souffla un fin jet de tabac dans l’air nocturne et nous fit alors signe pour nous dire d’approcher… Crasseux, couverts de poussière et la mèche en bataille nous devions en effet avoir l’air de 2 mendiants… Croisant le regard de la fille qui fixait inquiète le type chauve je lui prenais la main et m’interposais pour la mettre derrière moi, l’entraînant près des flammes pour la faire asseoir à mes côtés…

« On… on a été attaqués par des ophidiens, à quelques kilomètres…. » avais-je alors dis en reniflant les effluves du poisson qui grillait… Le soldat de l’autre côté de l’âtre releva les yeux et haussa les sourcils… Il avait l’air aguerri, la quarantaine bien passé, sans doute rompu aux batailles, ses doigts sales et rugueux portaient une chevalière usée surmontée de l’insigne des chevaliers de Vymorna, chose que j’ignorais totalement dans le cas présent… Je ne connaissais cette contrée que de nom et j’ignorais tout à l’époque des maux qui la gangrénaient…
Une voix claire retentit alors, douce mais proférant des syllabes gutturales qui me firent frémir en silence, cherchant la personne ayant parlé mes yeux tombèrent sur la drow, elle regardait le soldat en souriant, mâchant lentement de petites feuilles de gountii, un arbuste au feuillage connu pour ses vertus  narcotiques, le malaise que ses paroles avaient fait naître en moi était palpable…. Il s’agissait de cernérien… rien de surprenant puisque la majorité des elfes noires le parlaient, mais chaque fois que je l’entendais un atavisme se réveillait… une impression obscure que je ne pouvais définir…

* * * *

« Quelle ironie n’est-ce pas… ? Héhéhéhé…. » fit la petite voix aigrelette, elle portait des accents fielleux et de malice et monta en écho jusqu’aux voûtes obscures de la salle…
Dans l’obscurité du piédestal le menton du seigneur se releva, les deux fentes de braises qui lui tenaient lieu d’yeux clignèrent sous les mèches filasses de son front…

« Encore toi…. » la silhouette du maître des lieux se redressa, dilatant l’espace autour de lui comme si le moindre de ses mouvements pouvaient à tout instant désintégrer la salle environnante…

« Croyais tu que je sois si facile à faire taire ? Pourquoi ressasses tu un passé mort et révolu, si lointain… Il n’y a plus rien que tu ne puisses y faire…. Rimoa…. » à l’instant où le prénom honni et interdit fut prononcé le temps ne fit pas que sembler se suspendre… il s’arrêta tout bonnement, les fentes de braise devenant des disques luisants et fous, un frisson parcourant la pierre du sol et des murs… en un fin tourbillon silencieux la poussière et les ossements du sol glissèrent vers les grèves de métal du Prince…

« SILENCE !!!! » hurla sa voix surpuissante, dans une bourrasque les murs, le sol et le plafond se disloquèrent et partirent dans le néant comme autant d’étoiles filantes… laissant le piédestal et le cœur battant logé sous sa chape de verre flotter dans l’immensité….

« Comment oses tu prononcer ce nom !! Gardes toi de faire montre d’une telle familiarité ! » grinça le sombre seigneur, soulevant son casque il le replaça sur sa tête…

« As-tu oublié QUI je suis ?? Hummm ?!? » s’agrégeant face à lui les pierres formèrent une volée de marche qu’il se mit à gravir… laissant le cœur… SON cœur, derrière lui….

« Oh non mon bon seigneur…. Je n’ai pas oublié… Je sais néanmoins à quel point tu aimes ma compagnie… » la colère palpable de l’Etre emplissait les espaces, faisant vibrer sa cape rouge de violentes bourrasques…

« Aimer ta compagnie, Bah ! Misérable insecte…. » d’un vague geste de la main il ouvrit un portail et s’engouffra dedans, laissant le battement régulier de cœur emplir le néant pour une nouvelle éternité de solitude…

Un puit sombre mais envahi par les vapeurs d’une fournaise lointaine, remontant des profondeurs une myriade de hurlements d’agonie répondirent en chœur à l’ouverture du portail d’où il sortit…

Au centre de la tour, suspendu dans les airs, le Maître descendit lentement, passant devant les innombrables geôles et portes bardées de barreaux rouillés….

« Où veux tu en venir…. ? De quoi parles tu ? » rugit il à l’adresse de la voix invisible…

« Tu ne t’étais jamais demandé d’où te venait ce lien… Cette union indéfectible avec Cerner que tu ressentais alors aux fond de tes tripes ? » fit la voix

« Si…. » fit la voix impérieuse…

* * * *

Le soldat renifla d’agacement et porta la main à sa veste de cuir, sortant une pièce d’or qu’il envoya d’une chiquenaude à l’elfe…. Un pari ? Il porta son regard au tyréen patibulaire et ramassa un petit caillou pour lui envoyer sur les jambes, voyant que ce dernier, et cela m’inquiétait plutôt, couvait d’un regard lubrique la fille à mes côtés… Il sortit de ses pensées et regarda le soldat qui lui fit un signe de tête… lui imposant silencieusement de lever son cul pour aller patrouiller aux alentours… le chauve soupira et se leva avant de s’éloigner…

« Ne vous en faites pas mon ami… » fit la voix de l’homme allongé, me tirant de ma réflexion « mes hommes sont familiers de ce genre de problème, vous êtes ici en… » il s’interrompit, faisant une petite moue… sans doute se demandait il si j’allais le croire, croyait il d’ailleurs en ses propres paroles ? « en sécurité dirons nous… »

*Un marchand et des mercenaires….* pensais je alors… j’étais plutôt rassuré, on aurait pu tomber sur des esclavagistes… Les marchands des steppes ne portaient pas les ophidiens dans leur cœur… Ces derniers passaient leur temps à les rançonner et piller leurs caravanes, raison pour laquelle ils dépensaient des sommes folles en escortes paramilitaires

« Nous faisons route vers Laresh pour échanger épices et fruits contre sel… » déclara t-il, il s’interrompit et regarda la fille, lui montrant aimablement le poisson qui grillait sur la pique en bois

« Sers toi petite… ne fais pas de manières, tu as l’air d’une hyène affamée… » fit il en souriant…

Je ne connaissais Laresh que de nom, mais j’avais déjà plus d’info sur cette cité que sur d’autres en raison de sa proximité… proximité relative, elle devait bien se trouver à une demi douzaine de lieues au nord… Pour notre propre sécurité il fallait que nous restions avec ces gens, au moins jusqu’à la cité… je devais trouver un moyen de nous imposer…

« Je connais bien le désert vous savez, je suis né ici… Si vous tenez à aller au nord je peux vous indiquer la voie la plus sûre… » le marchand haussa un sourcil circonspect, le soldat ne daigna pas me regarder, tandis que l’elfe me sourit d’un air entendu comme si elle voyait clair dans mon jeu…
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MessageSujet: Re: Chapitre I - L' Eveil d'une destinée   Chapitre I - L' Eveil d'une destinée Icon_minitimeDim 22 Juin - 21:58

Luela ne sut dire pourquoi, mais lorsqu'elle vit le chauve se redresser nonchalamment, et s'éloigner dans la basse végétation alentour, elle en fut rassurée. L'invitation de celui qu'elle prit pour le "chef" de cette petite troupe dont elle ignorait, elle, tout, finit de convaincre sa naturelle croyance en la bonté humaine et en l'hospitalité offerte aux honnêtes gens. Elle venait de trop souffrir pour se laisser aller à la méfiance, elle avait envie de croire en l'amabilité de ces voyageurs, en la chaleur de leur feu, et en l'odeur de ce qui rôtissait.

Il ne lui fallut rien de plus pour qu'elle avance encore, d'un pas plus assuré, et dans son regard brillait non seulement une reconnaissance quasi-éternelle pour celui qui l'avait invitée à partager son repas, mais surtout, une lueur affamée. Le réconfort n'était cependant pas assez puissant pour lui permettre de s'installer très proche de cette femme à la peau sombre, la Drow. Elle releva faiblement les yeux vers elle, mais choisit de rester plus à proximité de l'homme qui lui avait adressé la parole, allongé sur le côté, et qui discutait désormais avec son Sauveur.

Elle s'accroupit et approcha son nez des brindilles et sarments enflammés, la brûlure des flammes lui sembla bien passagère, en comparaison de la morsure du soleil des dunes... Cependant, alors qu'elle piquait la chair du poisson à la peau grillée à l'aide d'une pique, Luela perçut quelques bribes de cette conversation que Rimoa entretenait avec le voyageur. Où était Laresh ? Elle l'ignorait. Mais son Sauveur avait l'air de savoir, lui. Instinctivement, elle s'en sentit parfaitement réjouie. A part la fuite, ils n'avaient évoqués aucun objectif, aucune route. Juste survivre... Cette fois, aller jusqu'à une ville, et qui plus est avec cette petite troupe, était un but à atteindre beaucoup plus motivant.

L'Esclave vit clairement, au delà des flammes qui dansaient, le visage à la peau sombre qui souriait, dont le regard était posé sur Rimoa. La femme ouvrit la bouche et Luela ne comprit aucun mot qui en sortit. Cette constatation réveilla en elle la frustration qu'elle avait ressenti lorsque Rimoa avait échangé avec l'affreuse bête reptile. Fourrant la chair blanche dans sa bouche, elle se tourna d'un quart pour à son tour observer l'adolescent. Est-ce qu'il avait comprit ce qu'elle venait de dire, comme l'ophidien ? Ce n'était pas la même langue, elle ne reconnaissait pas les sifflements stridents qui lui avait arraché les tympans. C'était doux, mais il y avait dans les sonorités, des élans qui la rendaient mal à l'aise.

Mais rapidement, ces considérations ne furent plus sa priorité. Remplir son estomac, voilà ce qui était important. Où elle tournerait de l'oeil. Bien qu'elle ne veuille pas paraître telle une sauvage, Luela ne put s'empêcher de dévorer. Elle dut faire beaucoup d'effort pour ne pas manger trop, et permettre au reste de la troupe de ... Son oeil fut attiré par le soldat qui dépeçait un petit lézard... Il venait de finir de le déshabiller, avec une dextérité frappante, lui faisant froid dans le dos, il enfonça un pic aiguisé tout en long de l'animal, et vint vers elle. Un pas en arrière, elle lui laissa la place, et il souleva de sa main gantée la broche au poisson, qu'il déposa sur une planche en bois qui avait déjà bien vécu. "T'avais faim, hein ?" Qu'il lui lança, et Luela ne sut rien dire d'autre qu'un piteux :

"Je n'ai pas tout mangé..." En baissant les yeux. L'homme qui fumait éclata d'un rire volontaire, et eut un geste pour elle, tendant la longue pipe ciselée. "T'en fais pas, gamine, on a déjà notre compte. Sers-toi, toi aussi, mais si tu veux être notre guide, il faudra me dire qui tu es..."

Il venait de s'adresser à Rimoa, et Luela suça le bout de ses doigts en se délectant du parfum qu'ils dégageaient. Elle était cette fois assez rassasiée pour s'intéresser à autre chose que son estomac, et était curieuse d'en savoir plus sur son Sauveur... Après tout, elle savait son nom. Rimoaazelki. Et c'est tout... Du coin de l'oeil, elle se rendit compte que la Drow semblait elle aussi intéressée par ce qu'il répondrait. Cherchant à ne pas y prêter attention, l'Esclave entreprit d'aider le soldat qui avait positionner la broche bien en place pour faire cuire le lézard (voir la bestiole griller était une sorte de petite victoire très réjouissante), et il découpait ce qui restait du poisson chat. Elle récupéra un morceau dans une écuelle en métal cabossée, et se redressa pour venir l'approcher à son sauveur, ignorant encore qu'elle était supposément sa femme, telle qu'il l'avait présentée.
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